Menaces contre une mosquée de Lille: le procès du suspect renvoyé au 19 août

(Photo d'illustration) - AFP
Le procès d'un homme de 23 ans, jugé pour avoir dans une vidéo proféré des menaces contre les fidèles d'une des principales mosquées de Lille, a été renvoyé mercredi au 19 août en raison de l'absence de son expertise psychologique.
Poursuivi pour "apologie publique d'un acte de terrorisme" et "menace de mort" commise en raison "de la race, l'ethnie, la nation ou la religion", l'homme restera en détention provisoire dans l'attente de son jugement, a ordonné le tribunal.
Une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux
Le prévenu avait été interpellé le 23 juin à son domicile de Faches-Thumesnil après un signalement via la plateforme en ligne Pharos d'une vidéo publiée sur l'application Telegram, "dans laquelle un individu" faisait part "de son intention de commettre une attaque contre la mosquée de Lille Sud", avait indiqué le parquet de Lille.
Dans cette vidéo, il disait vouloir commettre "une dinguerie" contre cette mosquée, a rappelé la présidente à l'audience.
Une autre séquence portait sur la tuerie de Christchurch, en 2019 en Nouvelle-Zélande, qu'il qualifiait de "pur bonheur", a-t-elle indiqué. Un suprémaciste blanc avait tué 51 personnes et blessé des dizaines d'autres dans deux mosquées.
Rapidement identifié, le suspect a reconnu lors des auditions "être l'auteur des menaces".
La vidéo date de plusieurs mois
"Sans réelle conviction politique ou religieuse, le mis en cause ne se revendique pas d'extrême droite mais semble tout le moins intéressé par les groupes de discussion en lien avec ces mouvances", avait souligné le parquet de Lille.
La vidéo avait été tournée sur une place entre la mosquée Al-Imane et une association musulmane, Human Appeal, cible de tags islamophobes il y a quelques mois, avait indiqué le secrétaire général de la mosquée, Makhlouf Mameche.
On entend la personne qui filme dire en marchant "c'est une petite mosquée, mais le vendredi il y a du monde, il y a moyen de tuer une bonne vingtaine de personnes", insistant "je vais les tuer ces fils de pute".
Le suspect, né à Auchel (Pas-de-Calais) et père d'une fillette de quatre ans, a arrêté l'école en 5e. Son casier judiciaire porte deux mentions pour des voyages sans titre de transport dans des transports publics et une atteinte à la vie privée, a indiqué la présidente.
Sans-emploi au moment de son incarcération, il a affirmé mercredi "regretter" son geste. "J'ai fait ça sous l'effet de l'alcool, je n'ai aucune haine", a-t-il dit, ajoutant avoir "peur" en prison.