Lille: une plainte déposée contre deux étudiants ayant fait des saluts nazis lors d'un débat inter-écoles

Des étudiants (photo d'illustration) - Charly Triballeau-AFP
Deux étudiants ont réalisé des saluts nazis à Lille, lors d'un débat entre trois écoles de sciences politiques, le 30 janvier, rapporte La Voix du Nord. Une plainte a été déposée contre eux le samedi 1er février.
Dans les locaux de Sciences Po, des élèves de l'institution, ainsi que de l'ESPOL-Université catholique de Lille et de la Faculté de Sciences Juridiques, Politiques et Sociales de l'Université de Lille, étaient réunis afin de débattre à la manière de députés au sein de l'Assemblée nationale.
Le débat, dont le thème était "l'égalité réelle", s'est alors tendu, avec deux étudiants, censés représenter la droite radicale dans l'hémicycle, se lançant dans des invectives, insultes, propos LGBTphobes et saluts nazis. Une bagarre a ensuite eu lieu dans la rue.
Des gestes "banalisés"
Étienne Peyrat, le directeur de Sciences Po Lille, a ouvert une enquête interne afin d'établir le déroulé des faits, qualifiant d'"inadmissible" ce qu'il s'était passé. Il a également déposé plainte contre les étudiants de l'ESPOL pour "apologie de crime contre l'humanité".
"Je ne doute pas qu’ils diront qu’il s’agissait d’un geste romain ou muskien, a-t-il affirmé auprès de La Voix du Nord. Le contexte international a créé un environnement où certains propos et gestes se retrouvent banalisés." Elon Musk, le patron de Tesla et du réseau social X, a récemment été accusé d'avoir réalisé un geste nazi lors de l'investiture de Donald Trump aux États-Unis.
"Vu le climat actuel, ce n'est pas anodin"
Andrew Glencross, le directeur de l’ESPOL, s’est associé à la plainte de Sciences Po Lille. Selon lui, il s'agit d'un incident "honteux" qui va être sanctionné "de la façon la plus sévère possible". Ces agissements sont "inacceptables" et "contraires aux valeurs" défendues par l'établissement. Viktor, 18 ans, un étudiant de l'ESPOL estime, auprès du quotidien local, "particulièrement choquant" ce qu'on fait les deux élèves. Avant d'ajouter: "Vu le climat actuel, ce n'est pas anodin."
Pour se mobiliser après cet événement au sein de Sciences Po, Viktor a créé un groupe sur les réseaux sociaux qui a déjà obtenu plus de 500 soutiens.