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Législatives dans le Nord: la justice autorise une dissidente de gauche à mentionner le NFP sur ses affiches

Amy Bah, candidate pour les élections législatives dans la 1ère circonscription du Nord, lors d'un meeting de campagne à Lille le 17 juin 2024.

Amy Bah, candidate pour les élections législatives dans la 1ère circonscription du Nord, lors d'un meeting de campagne à Lille le 17 juin 2024. - Sameer Al-DOUMY

Le tribunal autorise la candidate dissidente de gauche Amy Bah à mentionner le Nouveau Front populaire sur son matériel de campagne. Le juge estime que "l'existence d'une atteinte grave et manifestement illégale à la sincérité du vote n'était pas suffisamment établie".

Le tribunal administratif de Lille a autorisé, ce jeudi 20 juin, la candidate dissidente de gauche Amy Bah à mentionner le Nouveau Front populaire sur son matériel de campagne, rejetant ainsi la demande du candidat du NFP investi par LFI dans le Nord, Aurélien Le Coq.

Selon le juge des référés, "si Amy Bah a déclaré soutenir le programme du Nouveau Front populaire", elle "n'a pas revendiqué publiquement une investiture à ce titre" et "aucun des partis composant cette alliance ne lui a apporté son soutien", a expliqué le tribunal administratif à la presse.

Pas d'atteinte à la sincérité du vote

Le juge a également constaté "que si les documents électoraux de Mme Bah", comportaient effectivement "la mention 'en soutien au Nouveau Front populaire' avec une charte graphique très semblable avec celle utilisée" par la coalition de gauche, Aurélien Le Coq est le seul à faire figurer "les logos des quatre partis qui ont conclu l'accord électoral".

Le juge des référés, qui relève aussi la couverture médiatique "intense" des investitures dans cette circonscription, conclut ainsi que "l'existence d'une atteinte grave et manifestement illégale à la sincérité du vote n'était pas suffisamment établie".

"Le matériel électoral fait croire qu'Amy Bah est investie par le Nouveau Front populaire" or "la revendication d'une investiture qui n'a pas été accordée porte atteinte à la sincérité du vote et du scrutin", avait estimé à l'audience jeudi matin Me Jérôme Leron, avocat d'Aurélien Le Coq.

"Un mouvement qui cherche à rassembler"

La candidate divers gauche "est féministe et elle est de gauche, elle a le droit de soutenir cette coalition du peuple de gauche", a rétorqué l'avocate d'Amy Bah Me Eve Thieffry.

"Le Nouveau Front populaire est un mouvement qui cherche à rassembler un maximum de gens autour d'un programme et LFI n'est pas propriétaire de ce programme", a ajouté son second avocat Me Vincent Potié.

Amy Bah, 27 ans, s'est portée candidate samedi dans la première circonscription du Nord au nom des "valeurs" du Nouveau Front populaire, après avoir demandé sans succès à être investie par la coalition de gauche à la place d'Adrien Quatennens, condamné pour violences conjugales. Elle a maintenu sa candidature face au candidat du Nouveau Front populaire finalement investi par LFI, Aurélien Le Coq, après le retrait de M. Quatennens.

I.T. avec AFP