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La métropole de Lille revient sur son projet de ZFE et propose des mesures moins strictes

Une vignette Crit'Air 4. (Photo d'illustration)

Une vignette Crit'Air 4. (Photo d'illustration) - GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP

Les véhicules diesel produits avant 2006 devraient pouvoir continuer à circuler dans la MEL en janvier 2025, alors que la majorité au sein de la métropole avait un temps acté leur interdiction.

La métropole de Lille se voulait ambitieuse en matière de ZFE, elle devrait finalement se contenter, à peu de choses près, des dispositions prévues par la loi. Dans un article publié ce vendredi 4 octobre par La Voix du Nord, le vice-président de la MEL en charge des mobilités, Sébastien Leprêtre, annonce un allègement du projet de Zone à faible émission qui sera mis en place au 1er janvier 2025 dans l'agglomération, dans le but de limiter localement la pollution et d'améliorer la qualité de l'air.

En effet, le plan de la MEL ne prévoit plus l'interdiction des véhicules diesel produits avant 2006, marqués par les vignettes Crit'Air 4 et 5, affirme-t-il.

Cette interdiction était prévue dans le plan de ZFE voté par les élus de la métropole en 2022. C'était sans compter sur une concertation organisée entre mai et juillet 2024 auprès des habitants et des communes, qui a mis en évidence une importante opposition. De quoi obliger la MEL à revoir ses plans.

Les véhicules avec vignettes Crit'Air autorisés

Concrètement, le nouveau projet de ZFE dans l'agglomération devrait seulement prévoir l'interdiction des véhicules dits non classés, c'est-à-dire ceux qui ne disposent pas de vignette Crit'air, un élément déjà prévu dans la loi qui entrera en vigueur en janvier. Les zones où cette mesure s'applique sont appelées "territoire de vigilance". Des dérogations sont possibles dans certains cas précis. Mais les véhicules marqués Crit'Air 4 et 5 devraient donc restés autorisés sur les 95 communes de la MEL.

"Le fait de proposer à l’adoption du conseil métropolitain le scénario dit de territoire de vigilance n’exprime pas un changement de pied de la métropole sur le sujet, ça exprime surtout le résultat de la concertation réglementaire", explique Sébastien Leprêtre auprès de La Voix du Nord.

"Avec un scénario comme celui-là, il ne faut pas escompter des gains extraordinaires en matière de pollution", prévient-il.

Les élus écologistes dénoncent cette décision

Face à cette reculade, les élus écologistes au conseil métropolitain, favorable à la version la plus stricte du projet de ZFE, ont fait part de leur indignation: "Après maintes tergiversations, et comme nous le craignions dès le début du mandat, quand il est estimé à 1.700 décès prématurés chaque année sur le territoire en raison d’une qualité de l’air dégradée, l’exécutif métropolitain en enterrant la ZFE renonce à toute politique de santé publique", écrivent-t-ils dans un communiqué.

"La MEL a elle-même créé les conditions d‘une ZFE inacceptable, en optant pour un périmètre insensé et en se contentant d’un simulacre de concertation", dénonce Pauline Ségard, présidente du groupe.

Les élus se réuniront en conseil métropolitain le 18 octobre et, selon les informations de BFM Lille, ils devraient à cette occasion soumettre au vote le nouveau projet de ZFE, en vue de sa mise en place au 1er janvier 2025.

Philippine Potentier et Glenn Gillet