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"Irremplaçable", "convivial", intergénérationnel... Le dernier Macumba de France a fermé ses portes dans le Nord

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Après 49 ans d'existence, la discothèque le Macumba à Englos (Nord) a fermé ses portes dimanche 23 février. Il s'agissait de la dernière salle de la franchise encore ouverte en France.

"Vous êtes formidables ce soir!" Les bras en l'air, des dizaines de fêtards chantent a cappella Alexandrie Alexandra de Claude François. Toutes et tous célèbrent, ce dimanche 23 février, la dernière du mythique Macumba, seule salle de la franchise encore ouverte à Englos dans le Nord.

Après 49 ans d'existence, la discothèque ferme ses portes. Non pas pour des raisons financières, mais sur décision de son fondateur historique, Henri Souque, qui veut "simplement jouir d'une retraite bien méritée", explique Dimitri Derepas, le directeur de l'établissement de nuit, à BFMTV.

"C'est une page qui se tourne. Ce soir ce n'est pas seulement le Macumba de Lille qui ferme, c'est l'enseigne qui s'éteint définitivement en France", ajoute-t-il ému.

"Un pincement au cœur"

Difficile pour les personnes présentes d'imaginer qu'elles n'y danseront plus tous les soirs. "Le Macumba, c'était tout pour une moi", lance l'une des clientes. Une autre poursuit: "On y trouve une ambiance conviviale que l'on ne va pas retrouver ailleurs." "Ici c'est sûr, ce sera irremplaçable", abonde quelqu'un à côté.

"C'est un pincement au cœur, je n'aurai plus cette possibilité-là de venir danser le rock avec tous mes partenaires et tout le groupe. Pour moi, c'est une famille. La rencontre de pas mal de générations", confirme une autre danseuse, nostalgique, à notre micro.

"On danse tous sur la même musique et c'est ça le plus important", résume une jeune cliente.

Jeunes et moins jeunes

Au sein du Macumba, jeunes et moins jeunes se retrouvent sur des musiques qui traversent les générations. De Claude François à Larusso, en passant par Yannick et Lykke Li. Un trentenaire, aux cheveux blonds peroxydés, se trémousse ainsi aux côtés de sa "Mamina". "C'est le rituel", lance-t-il tout sourire.

Deux jeunes filles, qui n'avaient encore jamais passé une soirée au Macumba, s'y trouvent pour rendre hommage à leurs parents, habitués du lieu. "Mon père, c'était la star du dancefloor quand il était plus jeune, je suis ses traces", explique l'une d'elles. "On voulait voir ce que ça donnait", ajoute l'autre.

"Mon grand-père a commencé le Macumba, il y a très longtemps, et moi je le finis aujourd'hui. C'est un grand plaisir", raconte une troisième jeune cliente.

"Même si on le savait, le jour J, on est quand même assez tristes. Tristes pour nous et pour nos clients. L'esprit Macumba, on ne le trouvera plus", conclut Charly, physionomiste au Macumba depuis 32 ans. Cette chaîne de boîtes de nuit laissera derrière elle des souvenirs et une chanson, signée Jean-Pierre Mader, qui malgré la fermeture fera toujours danser.

Pauline Delevoye, Théo Bassilana, Robin Bernaud avec Clément Boutin