"Ils ont tous commencé à me taper": Maeline, une élève harcelée et frappée dans son collège d'Armentières, témoigne

La jeune fille a été accusée de sorcellerie par plusieurs de ses camarades en raison de bracelets brésiliens qu'elle avait confectionnés. Une plainte a été déposée. Elle a, depuis, changé d'établissement.

À l'Institution Saint Jude d’Armentières, dans le Nord, Maeline, 13 ans, a été tabassée par 8 collégiennes. Les faits se sont déroulés le 14 octobre, vers 13 heures, dans l’une des cours de l’établissement.

Des coups dans la tête, la nuque, les chevilles..

Ce jour-là, l'élève se retrouve rapidement cernée par plusieurs personnes. “Ils ont commencé à me plaquer contre les casiers et à m’entourer. Là, je me suis dit que je devais partir”, raconte-t-elle au micro de BFM Grand Lille.

La jeune fille écarte ses camarades à l'aide de ses mains pour se frayer un passage. “La personne que j’ai écartée a pris mon bras et elle l’a tiré. Après, ils ont tous commencé à me taper, à me donner des coups dans la tête, dans la nuque, dans les chevilles, dans les tibias”, se souvient l’élève.

Ces violences surviennent dans le cadre d'une histoire de bracelets brésiliens fabriqués par Maeline. Ces accessoires faits main seraient, aux yeux des autres élèves, perçus comme de la sorcellerie.

Des messages échangés avec une autre personne de son collège ont pu être consultés par BFM Grand Lille. “Question : tout le monde dit que tu fais de la sorcellerie? Mais c’est vrai ou pas?”, lui demande-t-on. “C’est une vraie question franchement? N’importe quoi, vraiment”, répond-elle.

Une plainte déposée

La jeune élève explique vivre ce harcèlement depuis près d’un an et demi, signalé par une dizaine de mails. Sauf que la direction n’aurait jamais réagi.

“On a son enfant en morceaux, en miettes, et on doit quand même sortir un petit peu les gros bras pour essayer de faire entendre quelque chose et que ça bouge” , explique Nora Lesap, mère de Maeline. “Il fallait agir, car cela montait crescendo de jour en jour”, ajoute-t-elle.

À ce jour, les élèves en cause n’auraient toujours pas été punis. Contactée, l’Institution d’Armentières a pris connaissance de nos sollicitations, mais n’a pas pu commenter la situation, car une procédure est en cours.

Elle a tout de même tenu à s'exprimer sur les situations de harcèlement dans leur établissement.

“Nous sommes, au sein de l’Institution Saint Jude, attentifs à prévenir et à traiter les situations de harcèlement. Il est pour nous essentiel d’être à l’écoute de l’ensemble des élèves que nous accueillons, pour qu’ils grandissent dans un environnement sécurisé et bienveillant”, avance la structure privée.

Aujourd’hui, Maeline a changé de collège. Une plainte a été déposée. Elle est en cours de traitement par la police nationale d’Armentières.

Le 3018 : un numéro unique face au harcèlement

Face à une situation de harcèlement scolaire ou de cyberharcèlement, les jeunes, les parents et les professionnels peuvent être accompagnés. Depuis septembre 2023, le 3018 devient la plateforme unique face aux situations de harcèlement à l’école ou en ligne. L'écoute est assurée par des psychologues, des juristes et des spécialistes des outils numériques.

Julie Michel avec Mélanie Hennebique