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"Ils ne respectent pas les consommateurs": un supermarché d'Hazebrouck bloqué par les agriculteurs

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Environ 80 agriculteurs se sont rassemblés devant le supermarché ce mardi 30 janvier pour dénoncer la vente de produits étrangers dans les grandes surfaces. Les agriculteurs envisagent de rejoindre le mouvement sur Paris.

Nouvelle journée de mobilisation dans le Nord ce mardi 30 janvier. Cette fois-ci, c'est la grande distribution qui est la cible de la colère des agriculteurs. Ils dénoncent une concurrence déloyale avec les producteurs étrangers, dont les produits sont vendus moins chers que ceux produits en France.

"Il y a moins d'un poulet vendu sur deux qui est français", pointe Romain Verriele, président des Jeunes agriculteurs des Flandres, au micro de BFM Grand Lille. "Nous, au niveau normes, on est blindé. À l'extérieur, beaucoup moins."

Les agriculteurs nordistes prêts à monter à Paris

Au total, environ 80 agriculteurs et 60 tracteurs se sont rassemblés ce mardi matin devant le supermarché Leclerc d'Hazebrouck pour dénoncer ces normes européennes et les pratiques de la grande distribution.

"Ils ne respectent pas les consommateurs et les agriculteurs", dénonce Romain Verriele.

Ce blocage devrait durer toute la journée avec, à terme, un potentiel départ des agriculteurs pour la capitale. Car "tous ceux qui sont ici" ce mardi matin "ont l'intention" de monter sur Paris pour se faire entendre, assure le président des Jeunes agriculteurs des Flandres.

Un peu partout en France, le mouvement des agriculteurs a commencé à cibler la grande distribution. En Normandie, plusieurs supermarchés font l'objet d'actions de la part des agriculteurs.

Ils attendent de nouvelles annonces

De leur côté, les gérants de supermarché comprennent ce mouvement, mais rejettent les accusations selon lesquels ils vendent davantage de fruits et légumes, viandes et autres produits laitiers produits à l'étranger.

"On nous reproche de vendre des produits autres que français. Je les ai invités à faire le tour du magasin, on a quasiment que des produits français", se défend Marius Willepotte, propriétaire d'un supermarché à Terdeghem (Nord).

"Le lait, par exemple, on a beaucoup de producteurs laitiers, 100% de notre lait est français. (...) Maintenant, on est obligé de se baser sur la concurrence. Si la concurrence vend à un prix donné, on est obligé de s'aligner."

Au-delà des reproches à l'encontre des grandes surfaces, les agriculteurs attendent également avec impatience la nouvelle prise de parole du Premier ministre, Gabriel Attal, non contents des annonces gouvernementales faites vendredi.

"Clairement, ça ou rien, c'est presque pareil", dénonce Romain Verriele. "Ça démotive, on va devoir se gratter la tête. À un moment donné, on se demande s'il faut encore cultiver sur nos terres, si on doit être encore agriculteur."

Malgré tout, les agriculturs comptent bien poursuivre leur mouvement jusqu'à obtenir des avancées concrètes. "On ne va pas s'arrêter dans nos actions. Il faut que ça change", conclut Romain Verriele.

Xavier Sily avec Laurène Rocheteau