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Hauts-de-France: selon l'Insee, la région est la plus vulnérable face à l'inflation

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La hausse des prix de l'énergie est la première cause de cette inflation. Elle frappe "plus intensément" les ménages les plus modestes des Hauts-de-France.

Les Hauts-de-France, la région plus vulnérable face à l'inflation. "En juillet 2022, le taux d’inflation a atteint 6,1 % sur un an, un niveau inédit depuis le milieu des années 1980", révèle mardi dans une étude, l'INSEE Hauts-de-France. Cette situation impacte d'abord les ménages les plus modestes, nombreux dans les Hauts-de-France.

1,6 million d'individus sont considérés comme ménages modestes dans la région, soit 27,4% de la population. "Cette part, la plus élevée de France métropolitaine, est supérieure de 5 points à la moyenne", précise l'INSEE. Ces ménages consacrent une plus grande partie de leurs revenus à la consommation de biens et de services. Ils sont très présents, notamment dans le bassin minier, les communes frontalières avec la Belgique et celles du Calaisis.

La hausse des prix de l'énergie

Première cause de cette inflation, la hausse des prix de l'énergie qui frappe "plus intensément" les ménages les plus modestes. Ces derniers ont de plus en plus de mal à se chauffer. Pour cause, près de la moitié des logements des Hauts-de-France, "utilise le gaz de ville comme source principale de chauffage, contre environ 30 % des logements de France de province", souligne l'Insee.

"Dans les départements du Nord et du Pas-de-Calais, cette forme d’énergie est la plus utilisée avec respectivement 60 % et 49 % des logements concernés", poursuit l'Institut.

Le gaz de ville est majoritairement consommé dans des ménages du Pas-de-Calais, très mal isolés, vétustes, donc très énergivores et très coûteux.

La hausse des coûts du carburant

Autre bilan de cette étude de l'Insee, la hausse des prix de carburants touche aussi les ménages qui utilisent leur voiture. Dans la région, un actif sur deux parcourt plus de 10,4 km, contre 9,3 km en moyenne de France métropolitaine, hors Île-de-France, pour aller travailler.

"Il s’agit de la distance la plus élevée des régions de province", relève l'Insee.

Les travailleurs des Hauts-de-France utilisant plus fréquemment leur voiture pour se rendre au travail, le trajet depuis et vers le domicile leur coûte donc plus cher et les rend, une nouvelle fois, plus vulnérables à l'inflation.

Cosima Mezidi Alem et Solenne Bertrand