Hauts-de-France: la fondation Abbé Pierre alerte sur la hausse du mal-logement

L'accès au logement de plus en plus difficile dans les Hauts-de-France. D'après la fondation Abbé Pierre, la région a connu une hausse de 16% du nombre de demandeurs de logements sociaux en cinq ans, soit 3,7 fois plus de demandes que d'attributions.
Sur le plateau de BFM Grand Lille, Isabelle Fourot, directrice de l'agence Hauts-de-France Fondation Abbé Pierre, s'est alarmée de cette situation.
"Les conditions d'accès au logement sont de plus en plus difficiles. Il y a une file d'attente pour le logement social qui tend à s'aggraver très fortement pour les Hauts-de-France, et encore plus pour les agglomérations les plus tendues. Ce qui a des répercussions directes sur le système d'hébergement, avec une grande difficulté à pouvoir satisfaire les demandes de personnes en attente d'hébergement", explique-t-elle.
"Un niveau de pauvreté durablement élevé"
Selon la spécialiste, les raisons de cette situation sont diverses. Elle reconnaît notamment que les habitants des Hauts-de-France sont "particulièrement touchés" par l'inflation.
"On constate un niveau de pauvreté qui est durablement élevé, qui a tendance à s'aggraver, parce que les prestations sociales n'ont pas été revalorisées à la même hauteur que l'inflation ou avec un certain délai", déclare-t-elle.
La fondation Abbé Pierre indique également que la hausse de la pauvreté, de la vétusté des logements et le recours important aux énergies fossiles renforcent la précarisation sociale des Nordistes.
"L'habitat est plus vétuste, donc on consomme plus pour se chauffer. Et puis, il y a plus de recours aux énergies fossiles, qui sont aussi celles qui ont le plus augmenté. D'un côté, on a des revenus qui sont stables, voire en diminution pour les plus modestes, et puis une envolée des dépenses", précise Isabelle Fourot.
La fondation Abbé Pierre alerte également sur une hausse importante du nombre d'enfants sans domicile. À cette situation s'ajoute une augmentation des expulsions locatives. En 2022, dans la région, 11.150 ménages ont été assignés au tribunal pour une expulsion locative. La situation est allée à son terme pour 2.000 d'entre eux.