Expulsion de l'imam Iquioussen: le préfet du Nord privilégie la piste d'une fuite en Belgique

La décision du Conseil d'État est tombée mardi. L'imam nordiste Hassan Iquioussen, à qui l'exécutif reproche des discours "contraires aux valeurs de la République", doit être expulsé vers le Maroc. Or depuis ce jour, le prédicateur fondamentaliste est introuvable.
Lors d'une conférence de presse organisée ce mardi, Georges-François Leclerc, préfet du Nord et de la région Hauts-de-France, a indiqué que la piste la plus probable est que l'imam a d'ores et déjà quitté la France.
"Le scénario qui est aujourd'hui privilégié -mais il appartient aux magistrats de l'ordre judiciaire qui dirigent cette enquête de le déterminer- est une fuite en Belgique de M. Iquioussen", a-t-il affirmé.
"Un délinquant"
Cette conférence de presse survient au lendemain de la perquisition réalisée par les enquêteurs au domicile de l'imam, à Lourches. Celle-ci avait été autorisée par le juge des libertés et des détentions quelques heures auparavant, le préfet rappelant que "dans un État de droit et une démocratie, il est impossible d'entrer dans le domicile d'une personne privée".
"Dès lors que la visite domiciliaire s'est révélée infructueuse, j'ai constaté que M. Iquioussen s'était soustrait à la mesure d'expulsion qui lui avait été préalablement notifiée, poursuit le représentant de l'État. Il avait eu connaissance, ou son conseil avait eu connaissance de la décision du Conseil d'État en même temps que l'autorité ministérielle."
Aux yeux de la loi, souligne Georges-François Leclerc, Hassan Iquioussen "est donc devenu un délinquant". C'est pourquoi le préfet a "immédiatement saisi le parquet du tribunal de Valenciennes afin d'une mise en mouvement de l'action publique".