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"En contradiction avec nos valeurs": Sciences Po Lille annule l'inscription d'une étudiante palestinienne après des publications sur les réseaux sociaux

L'Institut d'études politiques (IEP) de Sciences Po à Lille, le 2 mai 2024.

L'Institut d'études politiques (IEP) de Sciences Po à Lille, le 2 mai 2024. - Sameer Al-DOUMY © 2019 AFP

Une étudiante palestinienne, originaire de Gaza, a vu son inscription à Sciences Po Lille être annulée en raison de publications sur les réseaux sociaux qui lui sont attribuées, a indiqué l'établissement, ce mercredi 30 juillet.

La direction de Sciences Po Lille a annoncé avoir annulé l'inscription d'une étudiante palestienne, originaire de Gaza, ce mercredi 30 juillet. Des publications, attribuées à la jeune femme, sont à l'origine de cette décision.

"Le contenu de ces publications entre en contradiction frontale avec les valeurs portées par Sciences Po Lille, qui lutte contre toute forme de racisme, antisémitisme et discrimination, ainsi que contre tout type d’appel à la haine, contre quelque population que ce soit", a écrit la direction de l'établissement dans un communiqué.

Sciences Po Lille a expliqué avoir "accueilli cette étudiante sur proposition du consulat général de France à Jérusalem". "Elle est venue en France via la diplomatie française", précise l'établissement.

La jeune fille a été hébergée provisoirement dans le logement du directeur de Sciences-Po Lille, où il ne vit plus, "dans l'attente du logement universitaire qui lui était réservé" explique également l'établissement.

La justice saisie

Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué avoir "immédiatement demandé de faire fermer ce compte haineux", dont les publications sur X ne sont plus disponibles. Le ministre a également "donné instruction au préfet de saisir la justice".

Le préfet du Nord a indiqué sur le même réseau avoir saisi le paquet de Lille "à la suite des propos intolérables tenus sur les réseaux sociaux".

"Une étudiante gazaouie tenant des propos antisémites n'a rien à faire en France. Les criblages effectués par les services compétents des ministères concernés n'ont manifestement pas fonctionné", a réagi sur X le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot.

Il a indiqué avoir "demandé à ce qu'une enquête interne soit diligentée pour que cela ne puisse en aucun cas se reproduire".

La rectrice Sophie Béjean a annoncé, toujours sur X, son intention d'effectuer un signalement à la procureure. "Aucun propos antisémite et aucune apologie du terrorisme ne sont tolérables dans les établissements universitaires", écrit-elle.

Dans un reportage diffusé sur RMC et précédant l'annulation de son inscription, Nour Attalah avait annoncé avoir "obtenu une bourse par le gouvernement français" pour ses études. "Je suis enfin dans un endroit sûr", se réjouissait-elle. À 25 ans, Nour est partie de Gaza, en passant par les checkpoints, en passant par Amman, en Jordanie. L'étudiante devait suivre des cours de droit et de communication.

Arthus Vaillant avec AFP