Torture du petit Yanis: jusqu'à 20 ans de réclusion requis aux assises de Douai

(Photo d'illustration) - AFP
Le parquet a requis jeudi vingt ans de réclusion criminelle à l'encontre d'un homme jugé pour avoir battu et torturé presque à mort un enfant de deux ans pendant deux semaines, principal accusé parmi six personnes qui comparaissent depuis dix jours à Douai.
L'avocate générale, Cécile Villoutreix, a également requis une période de sûreté des deux-tiers et un suivi socio-judiciaire de 10 ans contre cet homme, accusé "d'actes de torture et de barbarie", et qui a reconnu les faits.
L'accusé, auquel le petit garçon avait été confié par sa mère à Auberchicourt (Nord), en décembre 2018, a "impulsé" la dynamique des "violences inouïes, exercées de manière gratuite" pendant 15 jours sur l'enfant, a pointé l'avocate générale.
Ligoté, piétiné, privé de sommeil
Lors de soirées alcoolisées impliquant à des degrés divers les six accusés, l'enfant avait notamment été ligoté avec du scotch, utilisé "comme un ballon de football", piétiné, poussé dans les escaliers ou encore privé de sommeil.
La peine requise est en dessous du maximum légal encouru, 30 ans.
"Desséché" affectivement, l'accusé a vécu une enfance "épouvantable" et présente un QI "à la limite de la déficience mentale légère", selon l'enquêteur de personnalité.
A l'encontre de sa compagne, Mme Villoutreix a requis 15 ans de réclusion criminelle avec une période de sûreté des deux tiers, et demandé le retrait total de l'autorité parentale du couple sur ses cinq filles.
Six ans requis contre la mère de Yanis
Pour la mère du petit garçon, notamment accusée de ne pas avoir dénoncé les violences qu'il a subies et de ne pas l'avoir fait soigner immédiatement après l'avoir récupéré, la magistrate a demandé six ans d'emprisonnement, avec mandat de dépôt.
Elle a également requis le retrait total de son autorité parentale sur ses deux fils.
Pour deux hommes, qui ont participé aux scènes les plus violentes, elle a demandé respectivement 12 et 10 ans de réclusion. Pour la sixième accusée, elle a requis cinq ans d'emprisonnement pour non-assistance à personne en danger.
Hospitalisé le 18 décembre, le petit garçon avait été placé en coma artificiel, souffrant d'un traumatisme crânien grave, de nombreux hématomes et de fractures du bassin et du tibia.
Aujourd'hui âgé de sept ans, il souffre d'importantes séquelles neurologiques et psychologiques, selon son avocat, Me Alain Reisenthel. "Il a mis un an à apprendre ce qu'était un sourire, deux ans a réapprendre à marcher."