Covid-19: comment l'évolution de l'épidémie est traquée dans les eaux usées de la métropole de Lille

Chaque jour, dans la station d'épuration du Grimonpont, à Wattrelos, le même scénario se répète: "on récupère des échantillons pour les envoyer en analyse. On stocke dans les frigos et les laboratoires viennent les chercher", explique sur BFM Grand Lille Marc Fiolka, gestionaire de pré-traitement dans cette station.
Mais depuis le mois de septembre, deux fois par semaine, les agents doivent aussi remplir un petit flacon à part. L'analyse de ces eaux usées permet de détecter des traces de Covid-19, identifiables dans les selles des personnes contaminées, y compris avant le développement de symptomes. Cette analyse permet donc de mieux surveiller la progression de l'épidémie et ce avec quelques jours d'avance.
Ainsi, lorsqu'on compare les courbes du réseau Obépine à celles des taux d'incidence des métropoles, elles sont très similaires et parviennent à anticiper certains pics.

"On a vu une remontée importante au niveau de septembre-octobre, puis une stabilisation au moment du couvre feu et du confinement", confirme Yvon Maday, co-fondateur du réseau Obépine, qui a mis au point cette surveillance des eaux usées.
Une circulation importante du virus
Les analyses ont ensuite permis d'observer "une redescente en début de confinement qui a continué jusqu'à début janvier" poursuit le mathématicien, qui met en garde contre "une remontée assez importante sur les derniers test".
Sur les données disponibles sur le site du réseau Obépine, on constate ainsi que depuis mi-janvier, l'indicateur qui se situait en dessous de 70, est désormais passé au dessus de la barre des 120, ce qui correspond à une circulation importante du Covid-19.

Si ces chiffres ne sont bons, ils demandent toutefois à être encore consolidés. La tendance à la hausse semble par ailleurs commencer à ralentir sur les dernières analyses, indique le réseau Obépine.
Dans les autres stations surveillées dans le Nord et le Pas-de-Calais -sur les 150 présentes dans le réseau au niveau national- la circulation du Covid-19 semble également moins importante. A Valenciennes, Arras et Lens, les courbes du réseau Obépine forment ainsi un plateau qui montrent une circulation modérée du virus.