"Ça ne peut pas être un accident", la colère toujours vive de la mère d'Ingrid Marchal, 12 ans après la mort de sa fille

Depuis 12 ans, Dominique Blondiaux cherche des réponses sur la mort de sa fille, Ingrid Marchal, dont le corps a été retrouvé dans la Deûle (Nord) le 31 décembre 2012. Alors qu'elle attendait beaucoup de la justice, elle se sent aujourd'hui abandonnée.
"Sur les scellés, on nous a menti, on nous a dit qu'ils avaient été détruits. Dix ans après, on les a retrouvés. Ils ont été exploités et on retrouve de nombreuses traces de sang sur son tee-shirt, sa veste, son blouson... et une trace ADN", raconte Dominique Blondiaux à BFM Grand Lille.
"Ça fait douze ans que je me bats"
Après avoir examiné les vêtements de la victime, la justice avait annoncé à cette mère inconsolable la destruction des scellés. Le 30 octobre 2022, Le Journal du Dimanche révélait un véritable rebondissement dans cette affaire : la découverte de ces traces de sang et d'un ADN masculin.
Pour Dominique Blondiaux, ces éléments ne laissent aucun doute: quelqu'un a tué sa fille et c'est dans ce sens que doit avancer la justice.
"Ça ne peut pas être un accident, donc je demande qu'il soit reconnu comme criminel", affirme-t-elle, ajoutant qu'elle aimerait voir la situation avancer "plus vite" et que la justice se mette "à la place d'une maman".
"Ça fait douze ans que je me bats pour savoir ce qui est arrivé à ma fille", ajoute-t-elle.
Le dossier repris à zéro
Après avoir vu passer sept juges d'instruction mais aucune avancée, Dominique Blondiaux espère que les scellés et l'ADN parleront bientôt. En attendant, elle compte sur sa nouvelle avocate pour relancer le dossier.
"Je reprends le dossier à zéro, c'est-à-dire que j'exploite toutes les possibilités, que ce soit l'accident, en passant par les personnes de son entourage, mais aussi sa situation psychologique", indique Me Margaux Machart, qui ajoute vouloir "avancer avec un oeil nouveau".
Le 21 décembre 2012, le corps d'Ingrid Marchal, 32 ans, disparue dans la nuit du 14 au 15 décembre 2012, était retrouvé dans la Deûle. Les enquêteurs avaient alors conclu à une mort accidentelle par noyade.
En depit de l'ouverture d'une information judiciaire, la justice délivre un non-lieu en 2018. Mais la mère d'Ingrid Marchal défend la thèse criminelle au fil des juges d'instruction, procureurs et avocats qu'elle rencontre. Elle raconte d'ailleurs son histoire dans un livre, "Ingrid: le mystère de la Deûle", publié en 2019.
En 2020, Dominique Blondiaux est informée de la destruction des scellées, mais découvre plus tard que les vêtements de sa fille ont été conservés. La juge d'instruction en charge du dossier accepte sa demande d'expertises complémentaires en mai 2022. Celles qui ont permis de mettre au jour les traces de sang et l'ADN.
Depuis, la mère d'Ingrid Marchal toujours sans nouvelle et exprime sa colère face à une enquête qui piétine. "Ma fille n'est pas décédée de noyade, j'en ai la conviction. Mais, sans les résultats des expértises, comment savoir ce qui s'est passé ?", confiait-elle à La Voix du Nord en 2022.