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"C'est très dur": inquiets, les salariés de l'usine Buitoni de Caudry fixés ce jeudi sur l'avenir du site

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En attendant de connaître la décision du groupe Nestlé, une quarantaine de salariés se relaient jour et nuit sur le site.

Solidaires et déterminés. Depuis plus d'un mois, une quarantaine de salariés de l'usine Buitoni de Caudry (Nord), menacés de perdre leur emploi, campent sur site afin de faire pression sur la direction qui doit annoncer sa décision ce jeudi sur le maintien ou non de l'usine qui produit des pizzas surgelées. Ils craignent une fermeture pure et simple.

"Ça fait plus de quarante ans que je suis dans cette usine là", témoigne, la voix brisée, Jean-Pascal. "C'est une usine qui nous a fait vivre, que je connais par cœur, qui fait partie de ma vie. C'est très dur. Surtout à la cinquantaine, ça devient un peu difficile pour trouver du travail", s'inquiète-t-il au micro de BFM Lille, les larmes aux yeux.

Sur place, les collègues de travail se réchauffent autour d'un café -la mairie a prêté des chalets de bois qui servent de stands de boissons et de nourriture-, s'interrogent sur leur avenir, échangent angoisse et incertitude. Un feu de palette et de pneus a été allumé pour signifier leur présence.

200 emplois menacés

Un an après le scandale des pizzas contaminées et la mort de deux enfants, l'usine Nestlé qui produisait les produits incriminés n'a rouvert que partiellement puisque les ventes ont inévitablement chuté.

Un sentiment d'injustice tenaille les salariés. "L'ouvrier ne décide pas des protocoles, il applique. Et comme on nous a dit, 'si vous n'appliquez pas les protocoles Nestlé, si vous ne prenez pas le train en marche, vous resterez sur le quai de la gare", raconte Caroline, salariée depuis 10 ans au sein de l'usine Buitoni.

Convoqués ce jeudi à 11h à l'usine de Caudry, les salariés seront enfin fixés sur leur sort. Les représentants de Nestlé seront présents sur place. 200 emplois pourraient disparaître.

Philippine Potentier, Chloe Barbaux et Sarah Boumghar