Virus chinois: quelles conséquences pour l'économie?

La Bourse de Paris prend du recul avant le début des publications annuelles - Euronext
La propagation du coronavirus inquiète aussi les marchés. Si les risques majeurs sont évidemment sanitaires, les Bourses s'inquiètent déjà d'un éventuel impact sur l'économie.
Paris a cédé hier 0,58%, Tokyo près de 1% et en Chine c’est la débandade avec plus de 3% de repli à Shenzhen, près de 3% à Shanghai et 1,5% de moins à Hong Kong. Les Bourses ont une aversion au risque et ne détestent rien moins que les climats d’incertitude. Or les nouvelles qui viennent de Chine ne sont pas très rassurantes.
Ce sont les compagnies aériennes et les sociétés de tourismes qui sont le plus touchées pour le moment. D'autant que l'épidémie tombe en pleine période des fêtes du nouvel chinois, une période propice au tourisme et à la consommation dans le pays. Par ailleurs la Chine étant le plus grand marché du monde de nombreux secteurs pourraient être touchés.
Et les entreprises françaises sont particulièrement exposées. Les géants du luxe comme LVMH, Hermès et Kering qui exportent fortement en Chine sont secoués en Bourse depuis lundi.
Renault et PSA présents à Wuhan
Tout comme l'industrie automobile d'ailleurs. Renault a perdu plus de 5% en séance ce jeudi 23 janvier et PSA plus de 1,5%. Les deux entreprises sont malheureusement implantées à Wuhan, la ville d’où est partie l’épidémie. PSA y possède trois usines et Renault y emploie 2000 personnes.
Mais si les marchés financiers redoutent une contagion, la pandémie peut-elle avoir un impact sur l'économie mondiale? Il est évidemment trop tôt pour l'affirmer et tout dépendra de son degré de propagation. Mais des études ont été réalisées ces dernières années pour tenter de mesurer les coûts économiques d'une épidémie mondiale.
L'étude des économistes Dean Jamison, Victoria Fan et Lawrence Summers fait état d'un coût global potentiel de 500 milliards de dollars, soit 0,6% du PIB de la planète pour une épidémie particulièrement sévère de grippe qui occasionnerait tout de même 720.000 décès. Des transports de marchandises et de personnes limités, des frais de santé en hausse, des habitants empêchés de travailler... Les économies seraient paralysées.
Mais il s'agit là d'un scénario extrême avec une épidémie particulièrement meurtrière. La dernière épidémie d'ampleur, celle du virus du SRAS à l'hiver 2002-2003 n'avait pas eu cette ampleur sur le plan sanitaire (entre 800 et 900 décès) mais elle aurait tout de même coûté aux alentours de 40 milliards de dollars à l'économie mondiale. En prenant des mesures drastiques, la Chine compte bien éviter la propagation du virus et la contagion à l'économie.
