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Vacances de Noël: les stations de ski affichent presque complet pour le Nouvel an

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Dans les Alpes comme les Pyrénées, les skieurs sont au rendez-vous pour les prochaines vacances. Mais des incertitudes demeurent, notamment sur la clientèle étrangère.

Contrairement à la saison passée, une année "blanche", les skieurs seront nombreux cette année sur les pistes lors des fêtes de fin d'année. Retour du beau temps, très bon enneigement et envie de rechausser ses skis après la fermeture des pistes l'hiver dernier: dans les Alpes comme dans les Pyrénées, les taux de réservation des hébergements ont quasiment retrouvé leurs niveaux d'avant-crise sanitaire, malgré la recrudescence de l'épidémie et l'arrivée du nouveau variant Omicron.

En Savoie, la seconde semaine des vacances de Noël affiche un taux d'occupation de 82%, en recul de 2 points seulement par rapport à la même semaine en 2019, année record pour le ski, assure l'Agence Savoie Mont Blanc, qui représente une centaine de stations dans les deux départements savoyards. Carton plein aussi pour les cours de ski: les commandes ont grimpé de 50% sur la période de Noël. La période est cruciale pour les stations: elle pèse 16% de la fréquentation hivernale totale en Savoie.

"Ce sont de très belles perspectives pour la saison, c'est extrêmement encourageant", se réjouit Michaël Ruysschaert, président de l'Agence Savoie Mont Blanc, pour qui "l'envie de montagne et la frustration de l'année blanche ont beaucoup pesé". D'autant qu'il y a eu "une certaine frustration car beaucoup de personnes ne vont au ski qu'une année sur deux: on concentre donc les besoins de deux années cette saison", poursuit-il.

Calendrier défavorable à Noël

Plus au sud, on est aussi optimiste. Dans les Pyrénées catalanes, il n'y a déjà presque plus de locations disponibles pour le Nouvel an dans des stations comme Font-Romeu ou les Angles, rapporte France Bleu Roussillon. De même pour les stations du réseau N'Py, qui regroupe huit domaines skiables (Cauterets, Luz-Ardiden, Grand Tourmalet…) et plus de la moitié du marché du ski pyrénéen, où le taux de réservation atteint 85 % pour la seconde semaine des vacances, selon Actu.fr.

"Les destinations de moyenne montagne comme Super Besse dans le Puy-de-Dôme ou le Lioran dans le Cantal connaissent un succès inégalé avec un taux de remplissage supérieur à tout ce que nous avions pu observer depuis vingt ans à enneigement comparable", assure de son côté le directeur général du groupe VVF Villages, Stéphane Le Bihan, dans un communiqué de presse.

Outre le retour du ski, ce sont aussi la résurgence des contaminations et le retour des restrictions de voyage, voire des fermetures de frontières, qui détournent les vacanciers de leurs habituelles destinations ensoleillées, notamment le Maroc et les Antilles. Par ailleurs, ceux qui "veulent absolument partir au ski" mais "qui ont peur [de ne pas pouvoir le faire] lors des vacances de février" profitent de partir dès maintenant à la montagne, soulignait mercredi sur BFMTV la présidente de PAP, Corinne Jolly.

Les chiffres sont néanmoins moins bons pour la première semaine des vacances. Le taux de réservation dans les stations savoyardes recule de 14 points par rapport à la même période deux ans plus tôt. Dans les domaines pyrénéens de N'Py, il ne monte qu'à 66%. Pas de panique: ce retard s'explique par un calendrier défavorable cette année, avec le 25 décembre tombant un samedi, freinant les départs des vacanciers qui préfèrent fêter Noël en famille avant de partir au ski.

Pas de skieurs britanniques ?

Reste tout de même une incertitude: les touristes étrangers, et surtout ceux du Royaume-Uni. Dans les stations de Savoie, les Britanniques représentent pas moins de 12% de la clientèle. Soit 35% des nuitées étrangères, loin devant les Belges (8% des nuitées étrangères) et les Suisses (7%). Or, avec les nouvelles restrictions qui entrent en vigueur pour les voyages depuis le Royaume-Uni, les skieurs britanniques pourraient se faire rare sur les pistes.

"Mathématiquement, on va avoir des annulations. Soit elles seront compensées par des vacanciers belges, néerlandais, ou même français, soit ce seront des pertes. Ce n'est pas dramatique pour le moment, car les Britanniques ont plus d'appétence pour les vacances de février que de Noël. Mais si ces restrictions venaient à s'étaler sur toute la saison d'hiver, ce serait catastrophique", estime Michaël Ruysschaert.

Tous les voyageurs en provenance du Royaume-Uni devront se prévaloir d'un "motif impérieux" pour entrer sur le territoire français, dès la nuit de vendredi à samedi, a en effet annoncé ce jeudi le gouvernement en réaction à la diffusion extrêmement rapide du variant Omicron outre-Manche. Un système d'isolement va également être mis en place et la validité des tests va être réduite de 48 heures à 24 heures.

Jérémy Bruno Journaliste BFMTV