Une association de victimes juge "prématurée" la remise en service du Boeing 737 MAX en Europe

Alors que la remise en service du Boeing 737 MAX doit être validée par le régulateur européen cette semaine, l’association de victimes VOL ET302 – Solidarité et Justice alerte sur cette re-certification qu’elle juge "prématurée, inopportune et même dangereuse".
Composée de dizaines de familles endeuillées par le crash d’un 737 MAX d’Ethiopian Airlines survenu le 10 mars 2019, l’association indique dans un communiqué que l’EASA (Agence européenne de la sécurité aérienne) "n’a pas pris (…) la peine de répondre à l’argumentation développé et à (ses) interrogations techniques".
Elle rappelle en effet avoir adressé au régulateur européen il y a un mois une "note technique rédigée avec le support d’ingénieurs aéronautiques" dans laquelle elle recommandait plusieurs mesures à prendre avant d’autoriser la remise en vol du 737 MAX, également mis en cause dans le crash de Lion Air le 28 octobre 2018.
Audition du patron de l'EASA ce lundi
Alors que le patron de l’EASA, Patrick Ky, doit être auditionné ce lundi, l’association VOL ET302 dit simplement vouloir "comprendre ce qui a fondé la décision de l’EASA et que la démonstration soit faite que cette nouvelle autorisation de vol présente avec certitudes toutes les garanties de sécurité".
Elle alerte les "citoyens européens" sur la nécessité pour la Commission des transports d’être "garante de la décision de re-certification que l’EASA pourrait annoncer ces prochains jours en s’assurant que la sécurité a primé sur toute autre considération".
Ce qui est en jeu est la sécurité de millions de voyageurs et les citoyens européens attendent que la décision à venir traduise pleinement la transparence, la performance et l’indépendance qui doivent caractériser l’action d’une agence européenne spécialisée", conclut-elle.
Aux Etats-Unis, comme le dévoile Le Parisien, plusieurs compagnies aériennes, American Airlines, United Airlines et Southwest ont décidé de proposer à leurs passagers d’échanger ou d’annuler leurs billets s’ils ne veulent pas voyager sur 737 MAX. Cette décision a été prise après un sondage indiquant que 57 % des Américains ne souhaitent pas embarquer sur l'appareil de Boeing.