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Taxes sur l'alcool: Cazenave ménage les viticulteurs mais ne recule pas

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Le nouveau ministre des Comptes publics a pris la parole sur la nouvelle taxe décriée sur l'alcool. Un dossier épineux pour un secteur puissant et tatillon.

Le ministre des Comptes publics, Thomas Cazenave, a déclaré jeudi avoir "conscience" du "désarroi" et des "difficultés économiques" des viticulteurs, assurant que le projet de hausse des taxes sur l'alcool faisait toujours l'objet de "discussions" avec le ministère de la Santé. Bercy a en effet admis courant juillet une réflexion sur taxe supplémentaire de "quelques centimes" sur les bouteilles de spiritueux.

Face à cette éventualité, évoquée pour le prochain projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) qui sera débattu à la rentrée, le ministre a dit vouloir transmettre "un message de solidarité pour les viticulteurs, notamment en Gironde".

"Je connais le désarroi de beaucoup de viticulteurs, les plus petits d'entre eux qui font face à des difficultés économiques avec par-dessus une calamité, le mildiou", a dit Thomas Cazenave lors d'un déplacement à Talence (Gironde) consacré aux buralistes sinistrés lors des émeutes urbaines du début de l'été.

"J'ai bien conscience des difficultés que traverse la filière", a ajouté le ministre, élu en 2022 député de la 1ère circonscription de la Gironde. "Les discussions continuent avec le ministère de la Santé, on aura l'occasion d'en reparler au mois de septembre."

Le sujet est brûlant notamment pour le Bordelais, premier vignoble AOC français avec 110.000 hectares, qui fait face à une grave crise de surproduction et un intense épisode de mildiou. Victime de la déconsommation, cette région viticole fait l'objet d'un plan d'aide à l'arrachage des vignes qui pourrait porter sur 9.250 hectares.

Ne pas aggraver la "crise"

Quelques jours avant le remaniement qui a permis son entrée au gouvernement, Thomas Cazenave avait cosigné un courrier avec d'autres parlementaires pour s'opposer à "une augmentation excessive des taxes" qui mettrait en péril des régions viticoles "déjà en crise pour quelques-unes d'entre elles".

Il a assuré jeudi n'avoir "pas changé d'avis". "Je considère qu'aujourd'hui le secteur traverse une grave crise et qu'il faut pouvoir l'accompagner. À nous de regarder les modalités, de regarder comment on va bâtir cette réponse", a-t-il dit.

Le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau, a plaidé de son côté pour prendre en compte les "signaux de fragilité" du secteur dans une interview au site Vitisphère mercredi.

En 2023, selon un mécanisme de hausse indexée sur l'inflation, les taux appliqués aux "droits des alcools et boissons alcooliques" ont été relevés de 1,6 %, selon le site internet de la Douane.

T.K. avec AFP