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Taxation des multinationales à 25%: "on peut récolter 100 fois plus" qu'avec la taxe Gafa

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Sur BFM Business, l'économiste Gabriel Zucman, qui a lancé l'Observatoire européen de la fiscalité, explique pourquoi un taux d'imposition mondial sur les multinationales à 25% serait avantageux.

Pour lutter contre l'évasion fiscale, l'hypothèse d'un impôt minimum sur les multinationales fait son chemin. L'OCDE y travaille depuis quatre ans et plusieurs pays européens y sont favorables, tout comme les Etats-Unis.

L'idée: établir un taux d'imposition mondial, commun à tous les pays. Car aujourd'hui, chaque pays est libre d’établir le taux d’imposition de son choix pour les entreprises implantées sur son territoire. Certains Etats misent donc sur une fiscalité très favorable pour attirer à eux des multinationales désireuses d’économiser, à l'image des géants du numérique.

Ce taux n'a pas encore été défini. Les Etats-Unis ont proposé un plancher de 15%, auquel sont favorables une majorité de pays de l'UE, dont la France et l'Allemagne. Un taux bien moins important que celui proposé par l'économiste Gabriel Zucman, invité de BFM Business ce jeudi.

Récolter "100 fois plus"

Celui qui a lancé deux jours plus tôt l'Observatoire européen de la fiscalité appelle les pays européens à appliquer un taux d'imposition minimal d'au moins 25%, deux fois supérieur à celui préconisé par l'OCDE.

"Si on a un traitement d'ensemble, de toutes les multinationales françaises et étrangères, avec un taux minimum de 25%, qui n'est pas un taux confiscatoire, on peut récolter 100 fois plus", affirme-t-il sur notre antenne.

Pour s'attaquer aux entreprises du numérique, qui sont deux fois moins imposées que les entreprises traditionnelles en Europe, la France a créé une "taxe Gafa", en vigueur depuis 2019, permettant de taxer ces sociétés à 3% sur leur chiffre d'affaires.

"Au lieu de 300 millions d'euros avec la taxe Gafa, c'est plutôt 30 milliards d'euros" qui pourraient être récoltés, assure Gabriel Zucman, invité du Grand Journal de l'Eco ce mercredi.

Dans l'étude sur l'impact d'une telle réforme, l'Observatoire européen de la fiscalité affirme qu'un taux à 25% porterait à 170 milliards d'euros les recettes fiscales nouvelles de l'UE, soit la moitié des recettes actuelles des impôts sur les sociétés. Alors qu'un taux de 15% ne ferait gagner "que" 50 milliards d'euros.

https://twitter.com/Pauline_Dum Pauline Dumonteil Journaliste BFM Tech