Berthold France accélère sur l’intelligence artificielle

Comment se porte le secteur dans lequel Berthold France opère ?
Nous sommes une PME de 30 personnes, pour un chiffre d’affaires de 13 millions d’euros et un operating profit en croissance. Le secteur dans lequel nous opérons est extrêmement dynamique, tant dans l’industrie que dans les métiers de la radioprotection. Ces derniers sont liés au recentrage de nos besoins énergétiques et à la filière nucléaire. En effet, Berthold France développe également des solutions de protection de l’environnement et des utilisateurs sur l’ensemble des industries nucléaires de base pour protéger les travailleurs du nucléaire des risques et expositions aux rayonnements ionisants. Berthold France, ce sont trois départements : process control orienté sur l’efficacité des procédés industriels pour nos clients, radioprotection des installations (protection de l’environnement et des utilisateurs de la filière nucléaire), et bioanalyse.
Vous êtes une entreprise innovante. Quelle est votre analyse concernant l’apport de l’intelligence artificielle (IA) ?
Nous sommes en réflexion avancée pour adjoindre à l’un de nos produits (qui représente 30 % de notre chiffre d’affaires) de l’intelligence artificielle. Le produit en question est un portique de détection de la radioactivité qui est distribué dans l’ensemble des centres de tri et de recyclage en France. Sont concernés des grands comptes comme Veolia ou encore Suez. Avant l’IA, le mécanisme de détection de la radioactivité se limitait à vérifier si le seuil autorisé était franchi ou pas. L’IA va nous donner la capacité d’historiser l’ensemble des passages de véhicules à l’entrée des centres de tri. Ces données vont être consolidées dans des bases. Un algorithme va alors permettre d’affiner et d’améliorer infiniment la sensibilité des systèmes de détection pour éviter, par exemple, des faux déclenchements. L’apprentissage profond permettra également d’orienter nos systèmes vers une logique de maintenance prédictive.Ce projet verra sa concrétisation au plus tard en 2025.
Et en dehors de l’IA ?
Effectivement, l’innovation n’est pas tournée que vers l’IA. La preuve avec Firefly, notre deuxième technologie phare. Elle permet de protéger les installations de process industriels contre les risques d’incendie et la production de chaleur. L’innovation concerne la capacité du capteur à détecter, via un rayonnement infrarouge, une étincelle ou un point chaud, en fonction d’une certaine température (200°/300°). En moins de 300 millisecondes, un brouillard d’eau va alors être envoyé pour éteindre et refroidir la source d’ignition avant même que l’incendie ne soit déclaré. Il s’agit d’une innovation majeure puisqu’elle prend la main avant même le système de sécurité incendie du site qui peut donc continuer à produire puisqu’il n’y a pas de départ de feu. Elle est donc de type préventif et non curatif.
Qu’en est-il de votre engagement en matière de développement durable ?
Nous travaillons dans le secteur des énergies nouvelles, en apportant des solutions de mesure couvrant des applications diverses (mesure radiométrique, humidité, débit massique, prévention incendie ciblée) notamment dans l’industrie du recyclage des matériaux. Il faut rappeler que les déchets industriels courants sont désormais transformés en combustible solide de récupération (CSR). Cela permet, par exemple, d’alimenter les cimenteries en lieu et place de l’utilisation du charbon ou du gaz. Aujourd’hui, nous protégeons ces sites avec nos systèmes. La politique RSE que développe actuellement la filiale France de Berthold se concentre sur l’identification et la valorisation d’initiatives extrêmement concrètes, mesurables et réalisables. Elles vont permettre de démontrer ce que Berthold réalise en faveur de la préservation de l’environnement. Cela est valable tant pour les actions entreprises au niveau de notre siège, que pour les applications métiers et industrielles que nous déployons chez nos clients. Les portiques de radioactivité dont nous venons de parler sont assemblés si possible à partir de composants, de matériaux, récupérés dans une logique de réemploi. Cela nous permet tout à la fois de gagner en compétitivité et d’apporter notre contribution à la défense de l’environnement.
Quel regard portez-vous sur le sujet de la réindustrialisation de la France ?
Le groupe Berthold est une société familiale qui a toujours mis un point d’honneur à produire sur son territoire (donc principalement l’Allemagne). En ce qui concerne l’Hexagone, le constat général est clair, avec la délocalisation du savoir-faire industriel français. Dans cet ensemble, le développement d’une PME d’envergure internationale comme l’est Berthold France ne peut être pensé qu’en conjonction avec la relocalisation du savoir-faire industriel en France. Ce mouvement, nous entendons bien l’accompagner.
Pour découvrir toutes les actualités de Berthold France, les lecteurs peuvent se rendre ici.
Ce contenu a été réalisé avec SCRIBEO. La rédaction de BFMBUSINESS n'a pas participé à la réalisation de ce contenu.