Reconfinement: comment le petit commerce de centre-ville s'organise pour vendre sur Internet

Dans plusieurs villes de France, les commerçants de produits alimentaires ou non-essentiels se mobilisent pour être présents et vendre sur Internet en click and collect. Avec parfois l'aide de municipalités soucieuses de protéger l'activité économique sur leur territoire.

Avec le reconfinement, la survie de nombreux petits commerces de centre-ville passe par la conversion en urgence à la vente en ligne. Alors que le gouvernement a lancé un appel à projet pour sélectionner les solutions numériques permettant de se lancer dans l'e-commerce, de nombreux commerçants prennent leur destin en main sur Internet.

À Limoges (Haute-Vienne), l’association "Pignon sur rue 87" a mis en service une plateforme de vente en ligne Shop In Limoges. Celle-ci offre une sorte de supermarché virtuel ouvert aux commerçants, concept né en avril 2020 lors du premier confinement.

À Limoges a été créé un "supermarché virtuel"

Désormais, ce service réunit des métiers de bouche mais également des commerces qualifiés de "non essentiels" comme des fleuristes, des coiffeurs ainsi que trois librairies indépendantes. Le client peut faire ses achats en ligne qui lui sont ensuite livrés dans un rayon de 30 kilomètres autour de la capitale du Limousin.

Pour la récupération des commandes effectuées en click & collect (achat en ligne et retrait de commande), l'association limougeaude dispose d'un local en centre-ville, rapporte le quotidien Le populaire du Centre.

Dans certains cas, ce sont les municipalités qui prennent directement les choses en main comme à Sainte-Geneviève-des-Bois (Essonne) en Ile-de-France.

Cette ville de 36.000 habitants met en place l'accès de ses commerçants à la plateforme numérique développée par le groupe La Poste (mavillemonshopping.fr). Cet outil alternatif permet de donner de la visibilité sur Internet aux commerces locaux.

Des villes recourent à la plateforme internet de La Poste

"Cet outil de vente en ligne accompagné d'un service de livraison propose les produits des commerçants, artisans et producteurs locaux qui y ont adhéré. Une trentaine de commerçants sont inscrits. Quinze d'entre eux proposent dès à présent leurs produits à la vente" explique Le Parisien. Si l'inscription à la plate-forme est gratuite pour le commerçant, cellet-ci prélève une commission de 5% par commande.

À Garches (Hauts-de-Seine), les commerçants peuvent aussi s'inscrire gratuitement sur cette plateforme internet de La Poste, sur laquelle les clients peuvent passer commande.

"C'est une manière de contrer les grandes plateformes que nous connaissons aujourd'hui. Cela permet de s'approprier ces schémas-là et de les mettre à disposition des commerçants" explique sur FranceInfo, Julien Magitteri, maire-adjoint de cette commune d'Ile-de-France.

Lorient recense les commerces qui font le click and collect

D'autres villes comme Lorient (Morbihan) ont pris la décision de publier sur leur site internet municipal, la liste des commerces pratiquant le click and collect ou la livraison. Tandis que la région Centre-Val de Loire va lancer dans les prochains jours un portail numérique rassemblant les initiatives pour permettre aux petits commerces de proposer du click and collect, selon Francebleu.

En Charente Maritime, à La Rochelle, c'est une commerçante du centre-ville, Catherine Borde Wohmann, gérante de L'épicerie de Nina qui a crée le site infos commerce, le quartier du marché. Il répertorie 80 commerçants du quartier, rapporte Francebleu. Un service de livraison mutualisée est également proposé.

La vente en ligne exclue du calcul pour le fonds de solidarité

Reste à savoir si cette conversion à l'e-commerce et au numérique, effectuée aujourd'hui dans l'urgence, s'imposera durablement parmi ces petits acteurs de la vie économique.

Pour inciter les libraires à développer la vente à distance, les frais d'envoi des livres commandés auprès des librairies indépendantes pendant la durée de confinement, seront remboursés par le gouvernement.

Plus généralement, le chiffre d’affaires induit par les ventes en ligne des commerçants dont les boutiques sont fermés administrativement ne sera pas pris en compte dans le calcul de l’aide au titre du fonds de solidarité.

https://twitter.com/BergeFrederic Frédéric Bergé Journaliste BFM Éco