Quelques jours après le Brexit, le trafic transmanche tourne au ralenti à Calais

Des poids lourds attendent sur l’autoroute A16 pour monter à bord des navettes, aux abords du tunnel transmanche, à Calais. - FRANCOIS LO PRESTI © 2019 AFP
Le trafic transmanche se déroulait sans difficultés mercredi à Calais mais à un niveau restant faible, très loin de la frénésie de transport de fret vers le Royaume-Uni qui avait marqué les semaines précédant la sortie effective de l'Union européenne. Si les mercredis et jeudis constituent habituellement des jours de forte affluence de poids lourds sur les plateformes transmanche, un grand calme régnait mercredi matin au port et au tunnel sous la Manche, a constaté un correspondant de l'AFP, qui n'a vu aucun poids lourd en attente sur la rocade portuaire et les voies d'accès au tunnel.
Il n'y a "aucune difficulté" et la préfecture n'a mis en place aucun dispositif particulier pour réguler le trafic, a confirmé mercredi après-midi Paul-François Schira, sous-préfet en charge du Brexit. "Le trafic reprend normalement, mais on est seulement à 50% du trafic normal pour l'instant", a-t-il expliqué, alors que le Royaume-Uni est à nouveau soumis depuis mardi à un confinement strict face à la pandémie de Covid-19.
"Cela reste calme, tout se déroule bien" a-t-on également constaté chez Getlink, l'exploitant du tunnel sous la Manche, qui n'avait signalé lundi matin que deux camions redirigés vers le bâtiment des formalités pour se mettre en conformité avec les nouvelles procédures, depuis l'expiration jeudi soir de la période de transition du Brexit.
Pour le secrétaire général de la Fédération des transporteurs routiers du Pas-de-Calais, Sébastien Rivera, le faible trafic observé ces derniers jours est lié à la fois au confinement britannique, aux stocks importants constitués avant le Brexit, qui sont en train d'être consommés, et au fait que "certains camionneurs des pays de l'Est font une pause au moment des fêtes".
"On ne pourra vraiment tirer les conclusions sur les procédures liées au Brexit qu'à partir du 20 janvier environ" estime-t-il, soulignant que transporteurs et clients sont encore occupés à "se mettre à la page" sur les nouvelles formalités administratives.
12.000 camions chaque jour
Mercredi, une délégation de huit sénateurs s'est rendue sur le site d'Eurotunnel, au port de Calais puis à Boulogne-sur-Mer pour constater les conditions de mise en place de ces nouveaux contrôles.
"Déjà, malgré un flux très réduit du trafic lié notamment par la situation sanitaire et le confinement dur imposé au Royaume-Uni, nous avons constaté au tunnel qu'il y avait quelques problèmes sur certains transports de marchandises à l'export dont les papiers étaient incorrectement ou pas remplis", a souligné Jean-François Rapin (LR), qui conduisait cette délégation.
Nombre d'entreprises avaient intensifié les échanges avec le Royaume-Uni avant l'échéance du 31 décembre, date de la sortie du Royaume-Uni du marché unique européen et du rétablissement de formalités douanières, conduisant à une véritable embolie des accès aux plateformes transmanches au cours du mois de décembre. Calais a vécu depuis quatre ans au rythme de la préparation du Brexit.
En moyenne, 60.000 passagers et 12.000 camions transitent quotidiennement par son littoral, 70% des échanges commerciaux entre le Royaume-Uni et l'UE.