PSA: pour Carlos Tavares les primes auto "créent une distorsion de marché" sauf pour l'électrique

Pour Carlos Tavares, "avec l'électrique, on a imposé à l'industrie une technologie hors de prix que la majorité de la classe moyenne ne peut pas acheter" - Tobias SCHWARZ / AFP
Carlos Tavares n'aime pas les primes gouvernementales qui viennent pourtant régulièrement stimuler le marché automobile français. Le patron de PSA, dans un entretien au JDD, justifie sa position.
"Nous ne sommes pas favorables aux primes qui créent une distorsion de marché et génèrent la gueule de bois chez les constructeurs". Selon lui, elles "sont, in fine, payées par les citoyens et l'impôt, et nous empêchent de faire ce que nous aimons: la course à la régulière avec nos concurrents".
L'électrique "double le prix d'une petite voiture compacte urbaine"
En revanche, Carlos Tavares reconnaît leur nécessité pour aider à l'achat des véhicules électriques. "Avec l'électrique, c'est différent. On a imposé à l'industrie une technologie hors de prix que la majorité de la classe moyenne ne peut pas acheter" déclare-t-il.
Il rappelle leur structure de coût "extrèmement élevée" qui "double le prix d'une petite voiture compacte urbaine dans sa version électrique. "En attendant la montée des volumes, il faut faire un pontage entre le pouvoir d'achat des citoyens et le coût de cette technologie."
Carlos Tavares s'inquiète, par ailleurs, de l'annonce la semaine dernière de normes de plus sévères concernant les émissions de CO2: "le problème est de savoir qui va gérer les conséquences sociales de tout cela".
Il conclut sur ce sujet, "l'État doit gérer une situation à court ou moyen terme, moi je raisonne sur les 10 ou 20 ans à venir car l'automobile est une industrie du temps long."
