Créer une holding : quel est l’intérêt de ce montage financier ?

Pourquoi créer une holding ? - GettyImages
La holding est-elle adaptée à tout le monde ?
Avant toute chose, il faut bien comprendre de quoi l’on parle : une holding, ou société mère, est une structure dont l’activité principale consiste à détenir des parts ou actions dans d’autres entreprises, appelées filiales. Autrement dit, elle agit comme un pivot entre l’entrepreneur et les différentes sociétés qu’elle contrôle.
Il existe trois types de holdings, selon leur niveau d’implication dans la gestion du groupe. La holding passive se limite à détenir et à gérer des participations dans d’autres sociétés. Elle n’intervient pas dans leur fonctionnement. La holding animatrice, en revanche, joue un rôle plus actif. Elle définit la stratégie du groupe, supervise les filiales et leur apporte des ressources, qu’elles soient humaines, financières ou matérielles. Enfin, la holding active combine son rôle de société mère avec une ou plusieurs activités commerciales ou professionnelles.
Ainsi, avant de créer une holding, il vous faut comprendre que ce type de montage n’est pas un statut juridique en soi, mais un mode d’organisation d’une ou plusieurs entreprises. Et contrairement aux idées reçues, la holding n’est pas réservée aux groupes cotés en bourse : toute personne physique ou morale peut créer une holding, à condition d’en avoir une utilité concrète. Cela peut être pour centraliser la gestion de plusieurs sociétés, pour faciliter un rachat, pour accueillir des investisseurs, ou encore pour structurer une stratégie de croissance.
La holding est donc avant tout un outil qui n’a d’intérêt que si elle répond à un besoin réel de structuration, de pilotage ou d’optimisation. Dans le cas contraire, elle peut s’avérer inutilement coûteuse et complexe à gérer.
Quels sont les atouts majeurs d’une holding ?
Au-delà de l’optimisation fiscale, souvent mise en avant, la holding est un véritable atout de transmission patrimoniale. C’est notamment le cas dans les contextes familiaux : la création d’une holding permet d’intégrer les enfants ou les héritiers au capital, de façon progressive, sans pour autant leur transmettre directement des parts de chaque société.
Autre avantage : en matière fiscale, la holding peut bénéficier de régimes très avantageux, notamment le régime mère-fille (exonération à 95 % des dividendes remontés des filiales) ou encore l’intégration fiscale (possibilité de compenser les pertes et les bénéfices entre filiales). Ces régimes, s’ils respectent certaines conditions, permettent de limiter l’imposition globale du groupe.
Enfin, lors de la cession d’une entreprise, en détenant les titres de la société à vendre, la holding permet une gestion optimisée de la plus-value et, dans certains cas, une exonération sous condition de réinvestissement.
Vers quel statut juridique se tourner pour créer une holding ?
Le choix de la forme stratégique de votre holding dépend de votre objectif. Globalement, vous aurez le choix entre : une société civile ou une société commerciale.
Pour la société civile (par exemple la société civile immobilière), son objet social est restreint aux actes civils. La responsabilité des associés est illimitée, et si vous souhaitez y faire des apports en nature, notez que le contrôle du commissaire aux apports ne sera pas obligatoire. Enfin, son coût de gestion est moins élevé que celui d’une société commerciale.
Quant à la société commerciale (par exemple la société par actions simplifiée et sa forme unipersonnelle, la société à responsabilité limitée et sa forme unipersonnelle, etc.), son objet social peut concerner les actes civils, mais également être étendu à une activité commerciale. Quant à la responsabilité des associés, celle-ci est limitée aux apports. En revanche, contrairement à la société civile, si vous souhaitez effectuer un apport en nature, il vous sera nécessaire de nommer un commissaire aux apports si la valeur de l’apport en nature excède la moitié du capital social ou 30.000 €. Quant à son coût de gestion, il est plus élevé que celui d’une société civile.
Dans la pratique, la SAS (société par actions simplifiée), et la SASU (société par actions simplifiée unipersonnelle), restent les formes les plus utilisées pour créer une holding. Toutes deux offrent en effet une grande liberté statutaire, un capital social accessible dès 1 €, ainsi qu’une gestion souple. Autre avantage : elles permettent de bénéficier de régimes fiscaux attractifs, comme le régime mère-fille ou l’intégration fiscale, à condition d’opter pour l’impôt sur les sociétés (IS).
Attention toutefois, car la SASU ne convient pas à tous les projets. En cas de levée de fonds ou de développement à plusieurs actionnaires, d’autres structures seront plus adaptées.
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