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Pouvoir d'achat: 9 Français sur 10 réclament plus de promotions

Un rayon de yaourts dans un supermarché de Hérouville Saint-Clair en février 2013

Un rayon de yaourts dans un supermarché de Hérouville Saint-Clair en février 2013 - CHARLY TRIBALLEAU © 2019 AFP

Alors que le ministre de l'Economie est revenu sur sa proposition de libérer la contrainte sur les promotions, les consommateurs assurent qu'ils traquent plus que jamais les promos en cette période d'inflation.

"Les grands distributeurs ont rendu les Français "promovores"." Ce mercredi sur BFMTV, Christiane Lambert, la présidente de la FNSEA a réagi à la proposition de Bruno Le Maire de rétablir les promotions jusqu'à 50% dans les grandes surfaces officiellement interdites depuis la loi Egalim de 2018. Aujourd'hui, ces promotions sont limitées en nombre et en valeur. Un encadrement souhaité par le monde agricole afin de limiter la pression à la baisse sur les achats de produits agricoles.

Si Bruno Le Maire a finalement fait marche arrière sur cette proposition, les Français eux traquent plus que jamais les promos en cette période d'inflation. Selon une étude exclusive de Bonial pour BFM Business, 94,6% des personnes interrogées indiquent qu'elles achètent ou comptent acheter davantage de produits en promotion.

Des promotions que les consommateurs souhaiteraient plus nombreuses et plus importantes. Pourtant les enseignes contraintes par la législation et la hausses des prix d'achats ont plutôt levé le pied sur la promotion en 2022. Selon NielsenIQ, les promotions se sont établies à 21,7% en moyenne entre janvier et mai de cette année sur les rayons alimentaires contre 22,3% sur la même période de 2021. Légère baisse aussi dans les rayons des produits d'hygiène avec un recul de 0,4 point de la pression promotionnelle à 37,7%.

Les Français contraints aux arbitrages depuis le début de l'année attendent des réductions massives pour pouvoir consommer. Principalement sur les produits frais, les plus sacrifiés par les ménages modestes. Les consommateurs attendent ainsi des baisses en priorité sur les viandes et les poissons (29,7% d'entre eux) ainsi que sur les fruits et légumes (25,6%).

Des baisses de prix attendues sur les produits frais.
Des baisses de prix attendues sur les produits frais. © Bonial

Contenter les distributeurs et permettre aux Français de payer leurs courses moins cher ou soutenir le monde agricole? Pour le moment, Bercy est davantage à l'écoute des agriculteurs. "Les prix cassés, ça casse l'économie, ça casse les entreprises, ça casse les emplois", assure Christiane Lambert qui rappelle que 100.000 exploitations agricoles ont disparu en France depuis une décennie.

A défaut de baisses de prix et de promotions massives, les ménages modestes devraient toutefois recevoir un coup de pouce de l'Etat. Le gouvernement a confirmé qu'une aide alimentaire d'urgence de 100 euros par foyer (+50 euros par enfant) devrait êtred istribuée à la rentrée à 9 millions de ménages modestes.

Frédéric Bianchi
https://twitter.com/FredericBianchi Frédéric Bianchi Journaliste BFM Éco