BFM Business
Conso

"Les prix cassés, ça casse les emplois": La FNSEA reproche aux distributeurs d'avoir rendu les Français "promovores"

placeholder video
La président de la FNSEA, Christiane Lambert, a dénoncé la politique de "prix cassés" menée par la grande distribution, estimant qu'elle avait rendu les Français "promovores".

Face à la forte opposition des agriculteurs, Bercy a renoncé aux promotions à 50% sur les produits alimentaires. En vertu de la loi Egalim, les distributeurs ne peuvent proposer des promotions qu'à hauteur de 34% en valeur afin de protéger la rémunération des producteurs. Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, avait suggéré lundi de faire passer ce seuil à 50%, mais a fait marche arrière après avoir rencontré mardi les représentants des agriculteurs.

C'était une "mauvaise idée", a réagi ce mercredi matin le président de la FNSEA, Christiane Lambert, sur BFMTV. "Voilà vingt ans que les grands distributeurs font promos sur promos" et "ont rendu les Français 'promovores' en disant achetez chez nous c'est moins cher", a assuré la dirigeante du principal syndicat agricole français.

Cette politique de la grande distribution "a conduit à faire disparaître 100.000 exploitations en dix ans, des exploitations qui ont fait faillite parce que les prix étaient trop bas. Ça a conduit à ce qu'aujourd'hui on ne produit pas nos fruits mais on les importe d'ailleurs venant de pays qui les produisent moins chers […]. On a perdu beaucoup de production française parce qu'il faut des produits moins chers pour les consommateurs dans la grande distribution", a poursuivi Christiane Lambert, pour qui "les prix cassés, ça casse l'économie, ça casse les entreprises, ça casse les emplois".

Chèque alimentaire

La présidente de la FNSEA plaide pour la mise en œuvre du chèque alimentaire à destination des ménages les plus précaires. Il faut aider "ceux qui ont du mal à boucler les fins de mois, ceux qui ne peuvent pas se nourrir correctement" mais il faut que "ceux qui ont des salaires supérieurs […] payent leur alimentation au vrai prix et ne courent pas toujours après les promos", a-t-elle déclaré.

Dénonçant des "hausses suspectes", le président du comité exécutif des magasins Leclerc, Michel-Edouard Leclerc, s'en était pris la semaine passée sur BFMTV-RMC à l'industrie agro-alimentaire, responsable selon lui d'une augmentation artificielle des prix. "Michel-Edouard Leclerc est accusateur facile, est-ce qu'il n'a pas profité aussi pour profiter ses marges quand les restaurants étaient fermés et que les consommateurs sont venus vers lui?", a réagi Christiane Lambert ce mercredi, exigeant de la "transparence" sur la hausse des prix.

Jérémy Bruno Journaliste BFMTV