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Pourquoi la SNCF a renoncé à changer de nom

La loi de 2018 sur le nouveau pacte ferroviaire prévoit de transformer en 2020 la SNCF en société anonyme et de supprimer l’embauche au statut de cheminot.

La loi de 2018 sur le nouveau pacte ferroviaire prévoit de transformer en 2020 la SNCF en société anonyme et de supprimer l’embauche au statut de cheminot. - Eric Piermont-AFP

L'entreprise publique a envisagé de changer de nom pour accompagner la réforme ferroviaire et son changement de statut au 1er janvier 2020. Mais elle a dû renoncer en raison notamment du coût élevé de l'opération, estimé à plus de cent millions d'euros, selon Les Echos.

La SNCF ne fera pas comme France Telecom devenu Orange pour disposer d'une visibilité à l'international et quitter ses habits de marque hexagonale. L'entreprise publique ferroviaire a sérieusement envisagé de changer de nom pour marquer la rupture avec son passé qu'a représenté la loi promulguée en juin 2018, révèle Les Echos, qui précise que l'abandon du projet a eu lieu durant l'été 2018, quelque semaines après la promulgation de la loi.

Étudié par le comité exécutif de la SNCF, ce changement aurait été effectif au 1er janvier 2020, date de l'entrée en vigueur de son statut de société anonyme et de la fin du recrutement au statut de cheminot.

Un tel changement aurait accompagné la nouvelle ère concurrentielle dans laquelle va entrer la Société nationale des chemins de fer français, créée en 1937 pour marquer l'unification du réseau ferré hexagonal et son entrée dans le giron de l'État qui la détenait à 51% à l'époque.

Changer d'identité pour gommer une image écornée

En outre, une nouvelle identité marketing et commerciale aurait permis à l'entreprise de se débarrasser d'une image de marque associée à des conflits sociaux, des grèves à répétition, à une ponctualité perfectible et à de graves pannes, comme celles survenues à la gare Montparnasse à Paris en 2018.

Mais, selon le quotidien économique, en dépit de son image écornée, la SNCF conserve des atouts indéniables qui ont fait reculer les velléités de la direction de changer le nom de l'entreprise.

En premier lieu, c'est sa forte notoriété et, malgré, l'attachement fort des Français à l'entreprise publique comme partie intégrante du patrimoine national qui ont joué en faveur du maintien de la SNCF comme raison sociale. Enfin, le coût très important de l'opération, évalué à plus de 100 millions d'euros en raison des multiples changements à effectuer (gares, trains, uniformes), ont conduit au statu quo.

Frédéric Bergé