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Plus de fermetures d'usines que d'ouvertures en France cette année

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Selon le bilan établi chaque année par l'Usine Nouvelle, il s'agit d'une première en quatre ans.

On savait que la crise économique liée au covid allait avoir de lourdes conséquences sur le tissu industriel français, notamment dans les entreprises les plus touchées par les effets de la pandémie comme l'aéronautique ou l'automobile.

Dans son bilan 2020, le magazine L'Usine Nouvelle chiffre cette saignée: au 7 décembre, 59 fermetures de sites industriels ont été comptabilisées contre 25 ouvertures, 17 extensions et 7 modernisations.

Fin de la dynamique positive

De quoi casser une dynamique positive observée depuis 4 ans. Pour la première fois depuis 2017, on dénombre ainsi plus de fermetures que d'ouvertures de nouveaux sites.

Les exemples médiatisés sont nombreux: Bridgestone à Béthune (863 salariés), Vallourec à Déville-les-Rouen (200 salariés), Jacob Delafon à Damparis (151 salariés) ou le site de Montrichard de Boiron (80 salariés).

Il y a évidemment les baisses de charge dues à la crise mais ausi la quête constante de rentabilité comme le chinois Haier "qui fabriquera désormais ses fours Rosières en Roumanie, après la fermeture de son usine de Lunery (Cher) qu’il avait rachetée en 2019", rappelle le magazine.

Tout n'est pas noir

Pour autant, ce bilan négatif ne doit pas dissimuler les bonnes nouvelles. Les projets d'ouverture, d'extension et de modernisation sont nombreux, presque autant que les fermetures (49 contre 59). On peut citer le projet du suèdois Ericsson d'ouvrir une unité à Massy qui emploira fin 2022 plus de 300 personnes.

La région Rhône-Alpes devrait particulièrement profité de ces ouvertures avec 5 nouveaux sites dont ceux de Carbone Savoie, EDF, Téréva...

Dans le même temps, le gouvernement multiplie les initiatives pour soutenir les industries (chômage partiel, PGE...) et éviter les délocalisations en incitant les entreprises à localiser ou à relocaliser certaines productions, notamment stratégiques, grâce à des dispositifs d'aide.

On peut citer le dispositif d'accompagnement pour s'installer plus rapidement sur des sites sélectionnés. Rappelons que le plan de relance alloue 35 milliards d'euros au développement d'industries innovantes et au renforcement de la compétitivité internationale.

"Quelque 20% des entreprises industrielles ont déposé des dossiers", se félicite la ministre déléguée chargée de l’Industrie, Agnès Pannier-Runacher. Sans oublier les subventions directes autorisées par la Commission européenne.

Et d'autres multiplient les investissements pour se développer car tous les secteurs n'ont pas été à l'arrêt. On peut citer Sanofi qui va dépenser 610 millions d’euros pour créer deux nouveaux sites en France, ou la Laiterie de Saint-Denis-de-l’Hôtel qui va engager 300 millions d’euros d’ici à 2024 pour deux nouvelles unités de production.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business