Pluie, sécheresse, orages… Les vacanciers revoient leurs plans à cause de la météo

Sur les côtes de la Manche, une vague d'annulation pour cause de mauvais temps. Sur le littoral méditerranéen, les vacanciers fuient incendies et canicule… À cause d'une météo automnale au nord et caniculaire au sud, le mois de juillet a déboussolé les touristes. Au point de remettre en question les plans des aoûtiens?
Le Télégramme fait ainsi état d'une situation délicate dans les campings bretons. La pluie fait partir certains touristes plus tôt. D'autres annulent tout bonnement, y compris à la dernière minute.
"Cette année, on ne connaît pas la même météo que les saisons précédentes. Des clients annulent, pas tous heureusement!", explique à BFM Business Flora Thouzeau, exploitante du camping de la Torche, à Ploemeur, dans le Morbihan.
Elle le reconnaît, sa profession est particulièrement "dépendante de la météo". "Quand on est sous la pluie dans une tente, un jour ou deux ça va. Plus, avec le froid, c'est déprimant!", comprend l'exploitante. La fréquentation de son établissement du bord de mer a chuté de 15% en juillet, avant de légèrement se redresser. "À cette période, on devait parfois refuser du monde", raconte-t-elle.
Taux de remplissage en baisse
La situation pourrait même se corser, les locaux redoutant une tempête dans les prochains jours. De quoi faire à nouveau douter les vacanciers - sauf les amateurs de surf téméraires. Pour les plus inquiets à l'idée d'affronter la météo dans leur fine tente, "on leur a dit qu'ils pouvaient passer la soirée au bar", sourit la gérante.
Certains savaient dès le départ que la saison serait déplorable. Dès le 6 juillet Patsy Desmet déplorait le taux de remplissage de son camping, seulement 50%. "L'année dernière c'était rempli à presque 90% à cette époque-là", racontait à BFMTV la directrice du Camping de la Vallée de Deauville. Une situation qui ne s'est pas démentie.
Enfin, preuve que la météo est le problème, dans les rares endroits où "tout va bien", on fête une année parfaite. "Pas de canicule, une météo exceptionnelle, et pas de guêpes contrairement à l'année dernière. On est presque complets", loue le gestionnaire du Flower Camping La Rivière, dans le Luberon.
Mais au-delà des simples témoignages, il est très délicat de chiffrer précisément les annulations directement liées à la météo.
Émeutes et climat déréglé
Selon les chiffres de l'Union des Métiers et des industries de l'hôtellerie (UMIH) et de MKG Consulting, qui n'incluent pas les campings, le mois de juillet a été marqué par une légère baisse de fréquentation: -0.7%. Un chiffre qui n'est que provisoire, les résultats définitifs ne seront connus qu'en juillet. Mais ils permettent de dessiner une tendance.
"Effet des émeutes, trop chaud par endroits, trop froid ailleurs, il est très difficile de donner les causes réelles de cette tendance", souligne avec précaution une porte-parole de l'UMIH.
Il est donc périlleux d'essayer de démêler les annulations qui ont pu survenir en raison des différentes alertes de Météo-France, de celles liées au climat social tendu. Pour rappel, fin juin, le Royaume-Uni et les États-Unis ont averti leurs ressortissants de "manifestations potentiellement violentes" se déroulant dans l'Hexagone. De quoi refroidir les ardeurs des touristes.
"L’alerte sécuritaire adressée par les diplomaties américaines et britannique à leurs ressortissants, peut faire craindre une désaffection de ces clientèles pour cet été", avait alerté le restaurateur girondin et syndicaliste Franck Chaumès.
Ces messages d'alertes ont pu sensiblement peser sur les décisions des touristes étrangers. Tandis que la météo a plutôt pesé sur les décisions des estivaux Français. Qui, entre canicules dans le sud-est et déluges dans le nord-ouest ont dû faire des choix.
Le mois de juillet 2023 s'est effectivement illustré par ses nombreuses irrégularités sur le plan météorologique. À Paris, par exemple, 107 millimètres de pluie ont été cumulés au mois de juillet, un record depuis plus de 20 ans. Tandis que dans les Pyrénées-Orientales l'alerte sécheresse sera maintenue au moins jusqu'en septembre.
Dans le même temps, l'Alsace a connu des orages violents, le Doubs une mini-tornade et les Bouches-du-Rhône des incendies. Trouver où partir en vacances ressemble de plus en plus à un mauvais jeu du démineur.