Impôts 2025: les principales nouveautés de la déclaration de revenus

Ce n'est certes pas la grande révolution fiscale mais certains changements méritent tout de même d'être mentionnés. Adoptée par 49-3 dans l'urgence pour pallier l'absence de Budget après la censure du gouvernement Barnier, la loi de finances 2025 apporte quelques nouveautés en matière de fiscalité. Des nouveautés qu'il est utile d'avoir à l'esprit à l'heure où s'ouvre la campagne de déclaration de revenus 2025.
• Le barème revalorisé
Pour tenir compte de l'inflation, les tranches du barème de l'impôt sur le revenu ont été revalorisées de 1,8% cette année. Cette revalorisation, habituelle, sert à éviter que certains contribuables qui ont vu leur revenus ou leur salaire augmenter du fait de l'inflation ne deviennent imposables.
Cette année, un contribuable est exonéré d'impôt si son revenu net imposable est inférieur à 11.497 euros, contre 11.294 euros l'an passé.
• Dons: de nouvelles réductions d'impôt
Les dons versés aux associations qui accompagnent les victimes de violence domestique sont désormais éligibles à la réduction d'impôt de 75%, dans la limite 1.000 euros et de 66% au-delà.
Les dons versés en faveur de l'aide aux victimes du cyclone Chido à Mayotte font aussi l'objet de réductions d'impôts de 75% dans la limite de 2.000 euros et de 66% au-delà. Ces dons sont à indiquer en case 7UO.
• Prélèvement à la source: le taux individualisé appliqué par défaut à partir de septembre
À compter de septembre 2025, les couples mariés ou pacsés se verront appliquer par défaut le taux de prélèvement à la soure individualisé. Il s'agit "d'une mesure de justice fiscale et sociale" qui permet "de corriger les inégalités" de revenus entre les membres d'un même foyer, a expliqué ce jeudi la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin.
"Cela veut dire qu'il y aura désormais une répartition plus équitable des prélèvements au sein des foyers fiscaux en tenant mieux compte des différences de revenus du couple", a-t-elle ajouté.
Bercy donne l'exemple d'un couple composé de Julia, gagnant 1.600 euros par mois, et Karim, touchant 3.500 euros par mois, pour un impôt total du foyer à payer de 3.574 euros. Avec le taux commun, l'un comme l'autre se voie appliquer un taux de prélèvement de 5,8%, soit 93 euros de prélèvement mensuel pour Julia et 203 euros pour Karim. Avec le taux individualisé, le taux de prélèvement de Julia, qui gagne moins que son mari, passera à 0,4% (6 euros par mois) et celui de Karim à 8,3% (290 euuros par mois). Le montant global de l'impôt reste bien sûr inchangé mais il sera mieux réparti en fonction des revenus des membres du foyer.
Cette mesure devrait concerner 10 millions de foyers qui auront toujours la possibilité de conserver le taux commun en cochant la case "Je souhaite maintenir le taux foyer de mon prélèvement à la source au 1er septembre 2025" sur leur espace particulier du site des impôts, rubrique "Gérer mon prélèvement à la source".
Pas de nouvelle case pour le crédit d'impôt "service à la personne"
Contrairement à une information qui a circulé ces dernières semaines, le formulaire de déclaration ne contient pas de nouvelle case concernant le crédit d'impôt pour service à la personne. Cette nouvelle case qui doit permettre d'indiquer la nature de l'organisme de service à la personne ne fera son apparition que l'année prochaine, lors de la déclaration des revenus de l'année 2025.
• Le plafond de dépenses relevé pour le crédit d'impôt lié à l'acquisition d'une borne de recharge
Le crédit d'impôt dont peuvent bénéficier les contribuables qui ont fait installer un système de charge pour véhicule électrique évolue. Le plafond de dépenses pour en bénéficier augmente en effet, passant de 300 à 500 euros.
Le dispositif est en revanche recentré "sur les seules bornes de recharge électriques pilotables pour les dépenses payées à compter du 1er janvier 2024", précise la Direction générale des Finances publiques (DGFIP). Il s'agit des bornes dotées d'une capacité à moduler la puissance appelée ou à programmer la recharge du véhicule électrique.
• Le crédit d'impôt autonomie restreint
Depuis 2024, la dispositif MaPrimeAdapt' permet aux personnes aux revenus modestes d'obtenir une aide financière pour financer les travaux d'adaptation des logements en cas de handicap ou de perte d'autonomie.
Ainsi le crédit d'impôt autonomie est désormais réservé aux seuls contribuables qui ne peuvent pas bénéficier de MaPrimeAdapt' et qui ont donc engagé en 2024 des dépenses d'équipements permettant l'adapatation de logements à la perte d'autnomie ou au handicap.
• Les pourboires restent défiscalisés
La défiscalisation des pourboires versés par des clients en vigueur depuis 2022 est prolongée en 2025. Les pourboires restent donc exonérés de contributions sociales et d'impôt sur le revenu.
• Une contribution différentielle sur les hauts revenus
Déjà redevables de la contribution exceptionnelle sur les hauts revenus, certains contribuables les plus aisés devront bientôt payer une contribution différentielle sur les hauts revenus (CDHR), comme le prévoit le Budget 2025. Celle-ci impose un taux minimal de 20% d'imposition pour les contribuables les plus aisés, en l'occurence les foyers dont le revenu est supérieur à 250.000 pour un célibataire et à 500.000 euros pour les foyers avec imposition commune.
Si la CDHR sera prise en compte sur les revenus de l'année 2025, les foyers concernés devront verser en décembre un acompte "représentant 95% du montant de la contribution estimé par le contribuable en tenant compte des revenus qu'il a réalisés entre le 1er janvier et le 30 novembre 2025 ainsi que d'une estimation des revenus qu'il est susceptible de percevoir entre le 1er décembre et le 31 décembre 2025", précise la DGFIP, ajoutant que "les modalités déclaratives seront présentées ultérieurement".
• De nouvelles fonctionnalités sur l'application Impots.gouv
Si la déclaration des revenus via l'application Impots.gouv est possible depuis l'année dernière, certaines démarches nécessitaient encore de passer par le site internet. Cette année, il est désormais possible de passer par l'application pour signaler un changement d'adresse fiscale ainsi que la location d'une résidence secondaire dont le contribuable n'est pas propriétaire.
Il est néanmoins toujours impossible de modifier la situation de famille ou de déclarer des revenus faisant l'objet de déclaration annexes ( revenus fonciers, plus-values...).
• Plus de formulaire papier envoyé si les revenus sont déclarés en ligne
Les contribuables ayant déclaré leurs revenus en ligne l'an passé ne recevront plus de formulaire papier par la poste mais pourront toujours le réclamer aux services des impôts s'ils le souhaitent .
Cette mesure vise à "réduire notre empreinte carbone", a expliqué Amélie de Montchalin alors que la DGFIP a envoyé l'an passé "16 millions de déclarations" soit l'équivalent en hauteur de "deux Tour Eiffel" de papier. Le nombre de formulaires envoyés devrait ainsi diminuer de 20%.