Legrand est en pleine forme mais n'évite pas les pénuries

À la faveur d'une forte croissance depuis le début de l'année, Legrand a battu jeudi des records en Bourse, dépassant pour la première fois 23 milliards d'euros de capitalisation boursière. Le spécialiste des infrastructures électriques et numériques du bâtiment affiche une hausse de plus de 36% de son bénéfice net au premier trimestre par rapport à 2020, et de 20% par rapport à 2019. L'entreprise a notamment bénéficié de la dynamique du marché résidentiel sur l'ensemble de ses marchés.
"Ce qu'on constate c'est que beaucoup de gens ont été bloqués chez eux du fait des différents confinements (…), ont redécouvert leur intérieur et se sont dits 'pourquoi pas réaménager une pièce, acheter des produits connectés?'. Cette partie résidentielle a été plutôt porteuse", a précisé le directeur général du groupe, Benoît Coquart, sur le plateau de Good Morning Business.
Les centres de données ont été l'autre levier de croissance du groupe. "On a tous changé nos habitudes, on a consommé de plus en plus de séries en streaming par exemple, on a utilisé beaucoup plus notre téléphone portable, tout ça génère des besoins de données et donc des besoins d'infrastructures", poursuit le dirigeant. Les "data centers" représentent aujourd'hui 10% du chiffre d'affaires du groupe, qui propose comme des "armoires" ou des "multiprises intelligentes" pour les "salles blanches" où sont stockés les serveurs.
Hausse des prix
Mais Legrand n'évite pas les pénuries. "On s'est organisé dès le troisième trimestre 2020, parce qu'on voyait un peu le coup venir, ce qui fait qu'on n'a pas eu d'interruption de production sur le premier trimestre. On a réussi à maintenir nos usines ouvertes partout dans le monde", assure Benoît Coquart.
"C'est difficile", parce que pour les "composants électroniques" et "un certain nombre de plastiques et de métaux, il faut un peu batailler" pour les avoir. "Le deuxième et le troisième trimestre seront encore difficiles, et puis on espère que ça va s'améliorer d'ici la fin de l'année".
Pour le directeur général de l'entreprise, le sujet est surtout celui de la hausse des prix. "Pour donner une idée de grandeur, la hausse des prix au premier trimestre est de +4%, et ça va s'accélérer", avance-t-il. "Le prix augmente, donc il faut bien négocier, il faut faire la productivité à l'achat, il faut augmenter ponctuellement les prix de vente pour compenser. Ça demande beaucoup de travail aux équipes industrielles et commerciales."