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Le tri des déchets, l’autre victime du coronavirus

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- - Hans Pixbay- CC

En cette période de confinement en France, plus de la moitié des centres de tri des déchets tournent au ralenti ou sont carrément à l'arrêt. Une conséquence directe de l’épidémie de coronavirus.

Dans les grandes villes de France, les déchets continuent d’être collectés, les éboueurs étant considérés comme des salariés à mission essentielle. Mais sur une grande partie du territoire, les ordures ne sont plus triées.

Dans le pays, plus de la moitié des centres de tri subissent les répercussions du confinement “dans les différentes prestations liées à la collecte sélective et à la reprise des matériaux”, indique Citeo, l’entreprise à mission de service public qui gère la collecte des emballages.

54% des installations affectées

Dans le détail, sur les 177 centres de tri que comptent la France et les territoires d’Outre-Mer, 76 sont totalement arrêtés (dont 3 pour des travaux qui n’ont rien à voir avec l’épidémie), et 19 autres tournent au ralenti. Ainsi, 54% de ces installations sont affectées par la crise sanitaire, selon l’enquête téléphonique qu’a menée Citeo.

L’organisme note aussi que les deux régions les plus touchées par le virus, à savoir l’Île-de-France et le Grand Est, sont également les régions où la proportion de centre de tri fermés est la plus importante.

Citeo
Citeo © Citeo

Alors pourquoi ces centres sont-ils arrêtés? Difficile de savoir s'il s'agit d'un problème liés à l'absentéisme ou s’il y a une volonté d’incinérer toutes les ordures de peur que le virus ne tienne dessus. Il est en effet établi que le coronavirus continue d’être présent sur des surfaces inertes pendant plusieurs jours.

D'ailleurs Citeo et Paprec, spécialiste du recyclage des déchets collectifs, ont plusieurs fois rappelé ces derniers jours que les masques, gants et mouchoirs devait être mis dans un sac plastique avant d'être jetés dans les ordures ménagères. "Ces déchets indésirables à plusieurs titres dans un centre de tri, mettent en danger les agents qui y travaillent", a ainsi rappelé Paprec. 

A Paris, la municipalité a choisi la semaine dernière que les poubelles jaunes et les déchets verts iraient désormais dans le même container que les déchets ménagers pour protéger les employés. La Mairie a indiqué sur son compte Twitter prendre cette mesure pour “limiter le risque d'exposition des éboueurs et des salariés des centres de tri”, soulignait la municipalité sur son compte Twitter. 

Nina Godart