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Le patron d’ADP suggère la création d’un "frère jumeau du Livret A" pour soutenir les PME

Augustin de Romanet, PDG d'ADP

Augustin de Romanet, PDG d'ADP - Eric Piermont- AFP

Dans un entretien à Paris Match, le PDG du groupe ADP, Augustin de Romanet, préconise d'utiliser l'épargne accumulée par les Français pendant le confinement pour permettre aux PME de renforcer leurs fonds propres.

116 milliards d’euros. C’est le montant colossal de prêts garantis par l’Etat (PGE) accordés aux entreprises en difficulté depuis trois mois. Une aide censée les aider à garder la tête hors de l’eau après une période de confinement qui a paralysé l'économie du pays.

Mais ce soutien à la trésorerie devra être remboursé. Or, rien ne dit que toutes les entreprises seront en mesure d’honorer cette dette, à commencer par les PME, plus fragiles financièrement.

"Celles qui retrouveront rapidement une activité normale rembourseront ces prêts. En revanche, celles qui ne retrouveront pas une profitabilité auront du mal à le faire", souligne Augustin de Romanet, PDG du groupe ADP et président de Paris Europlace, dans une interview accordée à Paris Match.

L'ex-DG de la Caisse des dépôts et consignations appelle ainsi le gouvernement à "créer des canaux de financement pour constituer des ‘quasi’-fonds propres à destination de cette catégorie d’entreprises".

Utiliser l'épargne des ménages

Rappelant que l’épargne des Français a "considérablement augmenté depuis le début de la crise sanitaire" (environ 75 milliards d’euros mis de côté depuis le confinement, nldlr), il préconise de l’utiliser via la création d’un "jumeau du Livret A, pour orienter l’épargne des ménages" vers les PME en difficulté.

Pour inciter les épargnant à y recourir, "les taux d’intérêt servis seraient très supérieurs à ceux du Livret A", précise Augustin de Romanet. Mais "en contrepartie d’une durée de détention minimale, tandis que les capitaux seraient garantis par l’Etat", poursuit-il.

Selon lui, cette option permettrait de limiter fortement "le risque réel qu’une proportion importante des PGE ne soit pas remboursée". Et de conclure en martelant que "Le plan de relance prévu par le gouvernement doit proposer un mécanisme qui permette de mobiliser l’épargne des Français vers le financement des entreprises. Et des PME en particulier".

https://twitter.com/paul_louis_ Paul Louis Journaliste BFM Eco