Le conseil d'administration de Suez ferme la porte au projet de rapprochement avec Veolia

Les banquiers d'affaires se pressent pour faire partie du deal Veolia-Suez. - ERIC PIERMONT / AFP
Le conseil d’administration (CA) de Suez affiche une nouvelle fois son hostilité ouverte au projet de rapprochement avec Veolia.
À l'issue d'une réunion qui s'est tenue hier mercredi 9 septembre, il a considéré à l’unanimité (sauf 2 représentants d'Engie) que "le projet d’opération hostile annoncé par son concurrent Veolia, le 30 août 2020, est incompatible avec l’intérêt de Suez et de l’ensemble de ses parties prenantes, en particulier ses actionnaires, ses salariés et ses clients".
Le CA a également réaffirmé sa volonté de mener à bien le plan stratégique de l'entreprise en tant que société indépendante.
Concernant le projet de Veolia, le texte diffusé est une critique en règle des "synergies" et des "ambitions" affichées par son grand rival pour ce rapprochement.
"Le grand champion constitue un mirage industriel"
Le CA de Suez considère que ce dernier "expose les actionnaires à une longue période de déstabilisation et à un risque de prise de contrôle dans des conditions inacceptables".
Selon lui, "le grand champion constitue un mirage industriel dans les services à l’environnement. Il omet des risques d’exécution et des di-synergies majeurs. Il devrait mener à de multiples cessions d’actifs locaux conduisant à un démantèlement et à une dilution de l’empreinte de Suez et de son savoir-faire technologique".
Le projet de cession de l'eau à Meridiam: "flou et imprécis"
Enfin, en ce qui concerne le secteur de la distibution de l'eau en France, le projet de cession de l’activité à Meridiam, "est flou, imprécis et ne semble pas offrir les garanties de sérieux et de crédibilité."
Bref, l'entreprise ferme la porte au projet actuel de rapprochement Veolia/Suez, qui pourtant "fait sens" d'un point de vue industriel, avait estimé la semaine dernière le Premier ministre, Jean Castex.
Le président d'Engie (détenteur de 32% de Suez) avait par ailleurs annoncé lundi qu'il étudierait attentivement un "nouveau projet" de Suez si le spécialiste de la gestion de l'eau et des déchets, dont Veolia veut acheter à Engie les 29,9% qu'il possède, parvenait à lui présenter rapidement "une offre alternative".
