"La rentrée va être difficile": le patron d'Invivo réclame des aides pour les céréaliers

Les pluies très abondantes de ce printemps ont perturbé la récolte de blé, et la situation est grave pour une partie des exploitants, comme le rappelle Thierry Blandinières, Directeur général d'InVivo, la plus importante coopérative agricole.
"La rentrée va être difficile, avec une perte de 25% pour les agriculteurs puisque les prix mondiaux ne baissent pas. C’est à nous de les aider, j’espère que les aides vont arriver avec des avances de trésorerie", explique le dirigeant sur BFM Business.
Des aides réclamées par la FNSEA, de manière répétée, auprès du gouvernement. Mais la situation politique en suspens a empêché jusqu'ici leur mise en place, alors qu'une partie était prévue dans la loi agricole adoptée par l'exécutif démissionnaire.
La difficulté, c'est la dissolution arrivée en juillet, au moment de l'adoption de la loi agricole. Cela crée des tensions: il est important que le nouveau gouvernement agisse pour conserver cette loi. J’espère qu’un deal est passé entre les différents partis pour la passer", analyse Thierry Blandinières.
Le contexte politique est d'autant moins stable que dans le même temps, le renouvellement des commissaires européens se fait encore attendre.
Verdir les engrais
Dans l'un des dossiers importants du secteur ces dernières années, l'énergie, il note en revanche une amélioration, avec une "baisse de son coût".
Cela pourra notamment se traduire dans l'élaboration d'une nouvelle stratégie dans les engrais, destinée à en verdir la production: la majorité des engrais ne se produit pas en France, et à l'aide d'énergies fossiles comme le gaz et le pétrole - qui permettent de synthétiser l'azote et produire de l'ammoniac. Le secteur est l'un des plus émetteurs au monde.
InVivo réclame de nouveau du soutien de la part des autorités sur ce sujet.
"A nous de développer les projets de biodynamie, de biocontrôle. Mais il y a un écart de prix et ce serait bien que les politiques publiques puissent assurer une compensation au moins pour les 5 premières années. On tend la main, on achète 35% d’engrais en France, on est capables de remplir 3 usines."
InVivo bénéficie déjà de soutiens sur le sujet, puisqu'il a déjà obtenu un financement du gouvernement pour un projet d'usine d'engrais bas-carbone développée avec le spécialiste de l'hydrogène FertigHy.