La RATP essuie une perte de 134 millions d'euros en 2020, une première

La RATP a été définitivement condamnée à revoir les règles de calculs des congés pays. - Kenzo Tribouillard - AFP
La pandémie de Covid-19 a précipité les comptes de la RATP dans le rouge en 2020, avec une perte nette de 134 millions d'euros contre un bénéfice de 131 millions un an plus tôt. C'est une première pour la régie des transports.
La perte est très majoritairement due aux activités des filiales hors du monopole historique d'Ile-de-France, a indiqué vendredi la RATP, dont le chiffre d'affaires de l'exercice a baissé de 3,2% à 5,523 milliards d'euros.
Les résultats de la RATP sont en effet très contrastés, l'établissement public à caractère industriel et commercial (Epic, avec les activités traditionnelles de transport en Ile-de-France) n'ayant perdu que 21 millions d'euros, grâce au contrat qui lie la Régie à Ile-de-France Mobilités. La perte aurait été plus lourde de 730 millions sans la compensation de l'autorité régionale, a indiqué la PDG Catherine Guillouard à des journalistes.
Baisse de 43% du trafic
La régie précisait sur BFM Business en février dernier que le trafic avait baissé de 43% sur l'année à cause de la crise sanitaire.
La perte nette des filiales atteint parallèlement 113 millions d'euros, en raison de difficultés dues au Covid-19 sur certains marchés, dont le "sightseeing" (bus touristiques).
"La crise sanitaire sans précédent que nous vivons a fortement pesé sur les résultats du groupe en 2020, avec un impact négatif de 414 millions d'euros sur le chiffre d'affaires et de 356 millions d'euros sur le résultat net", a commenté Mme Guillouard.
"C'est grâce à des plans d'économies significatifs qu'on est arrivés à limiter la casse". Ceux-ci, totalisant 300 millions d'euros, "ont permis d'amortir une partie du choc", a-t-elle ajouté.
Côté Epic, les 200 millions d'économies "nous ont permis d'absorber tous les surcoûts de la crise sanitaire", notamment le doublement du budget consacré à la propreté, a remarqué la responsable.
Le chiffre d'affaires du groupe s'affiche en recul de 3,2%, à 5,523 milliards d'euros, dont 78% ont été réalisés par l'Epic.
5,5 milliards de dettes
Le chiffre d'affaires de l'Epic est en baisse de seulement 1% à 4,311 milliards d'euros, une performance alors que la fréquentation a reculé de 43%. Quant aux filiales, leur contribution au chiffre d'affaires a baissé de 10,2%, à 1,212 milliard d'euros.
Hors de la région capitale, la principale filiale RATP Dev a davantage souffert de la pandémie que la maison mère, quand bien même sa dynamique commerciale est restée positive avec l'entrée en vigueur de nouveaux contrats.
Au total, le résultat opérationnel du groupe a plongé de 69% à 99 millions d'euros.
La dette nette s'est alourdie de 7%, à 5,544 milliards d'euros, ce qui n'inquiète pas outre mesure Mme Guillouard.
"La situation financière de la RATP demeure très solide", a-t-elle assuré, le groupe public finissant l'année "pas très loin" de ses objectifs initiaux malgré la pandémie.
La RATP poursuit les chantiers en cours, a relevé sa dirigeante: la "conversion industrielle majeure" de ses dépôts pour les nouveaux matériels (dont les bus électriques), l'extension et la modernisation du réseau, le développement des activités en France et à l'étranger et l'ouverture à la concurrence de son fief historique.
La RATP s'intéresse notamment à l'ouverture à la concurrence du marché des trains régionaux, pour laquelle elle s'est alliée au groupe Getlink (Eurotunnel), mais aussi en Ile-de-France à l'exploitation du métro du Grand Paris et de lignes de bus en grande banlieue.