Le patron de TotalEnergies juge "gravissimes" les attaques de Yannick Jadot contre son groupe

Le PDG de Total Patrick Pouyanné à l'aéroport de Roissy, le 18 mai 2021, à l'occasion de l'avitaillement d'un Airbus A350 avec 16% de carburant d'aviation durable produit par le groupe pétrolier - Eric PIERMONT © 2019 AFP
"Je suis un patron en colère". Ce mercredi sur RTL, Patrick Pouyanné a laissé parler ses émotions. Après avoir montré la photo de deux salariés de TotalEnergies engagé dans l'armée ukrainienne contre la Russie, le patron de groupe pétrolier répondu au candidat écologiste Yannick Jadot qui l'a accusé début mars d'être "le complice de Poutine et des bombardements de la population civile."
Des propos intolérables pour le président de TotalEnergies qui a annoncé ce mardi que la société ne se fournirait plus en pétrole russe.
"Quand monsieur Jadot accuse les 100.000 salariés de Total de complicité de crime de guerre, c'est gravissime, c'est une insulte, s'est ému Patrick Pouyanné. J'ai la photo ici de deux personnes, ce sont deux soldats ukrainiens, ce sont des salariés de TotalEnergies. Ce sont les deux héros de notre entreprise aujourd'hui. Et on nous accuse de crime, mais ce n'est pas acceptable. Monsieur Jadot, il passe son temps à dire du mal de notre entreprise, ce que j'observe c'est que ça le fait baisser dans les sondages. Il ferait mieux de s'occuper de sa campagne et d'arrêter de nous insulter."
"Je peux remplacer le pétrole, pas le gaz"
Le patron de TotalEnergies a par ailleurs expliqué comment le groupe allait pouvoir se passer du pétrole russe.
"Le pétrole russe on l'achète soit pour alimenter des raffineries notamment en Allemagne de l'est et on apporte du diesel pour la France, 30% de son diesel vient de Russie, rappelle Patrick Pouyanné. Il faut donc trouver les substituts, nous on a des raffineries en Arabie, on va donc prendre le diesel saoudien et au lieu de l'envoyer en Asie on va l'envoyer en France."
L'énergéticien n'envisage pas en revanche d'arrêter ses approvisionnements en gaz russe. Une décision qui serait selon lui irresponsable.
"On est des gens responsables, on me dit "retirez vous de Russie", je lâche tout, j'arrête d'amener le gaz russe aux Européens qui en ont besoin alors que les gouvernements européens nous disent de continuer?, interroge le patron de TotalEnergies. Sans gaz russe, on arrête l'économie européenne. Si j'ai annoncé le pétrole, c'est qu'à mes bornes je peux remplacer le pétrole russe, le gaz, je ne sais pas le faire."
Le patron du pétrolier assure par ailleurs que les contrats gaziers sont de long terme et qu'une entreprise ne peut pas les dénoncer unilatéralement sous peine de payer des milliards d'euros de dommages aux compagnies russes. Ce qui ne serait pas le cas si les institutions politiques décrétaient un embargo sur le gaz, ce qui entraînerait de facto la suspension des contrats pour cas de force majeure.
