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La Grande-Bretagne tique sur le rachat d'actifs d'eBay par Adevinta (leboncoin)

Sur le site de petites annonces, les propositions d’échanges de logements sociaux fleurissent

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Les deux groupes vont devoir faire des concessions s'ils veulent que l'opération annoncée en juillet dernier aboutisse.

Les autorités britanniques de la concurrence ont fait état mardi de leurs "préoccupations" face au projet de rachat d'actifs d'eBay par le spécialiste norvégien des annonces en ligne Adevinta, donnant aux deux groupes une semaine pour proposer des remèdes.

En juillet 2020, Adevinta, maison mère du site Leboncoin en France, avait annoncé l'acquisition pour 9,2 milliards de dollars (8 milliards d'euros) d'actifs d'eBay pour donner naissance au numéro un mondial du secteur des annonces en ligne.

Au Royaume-Uni, la transaction verrait Shpock (Adevinta) et Glumtree, jusqu'alors contrôlé par eBay Classified Group, passer sous le contrôle du groupe norvégien tandis qu'eBay, avec son site ebay.co.uk, conserverait la plus grosse plateforme du pays pour la vente entre particuliers.

Mais, le rachat de ses actifs étant partiellement payé en actions, l'Américain disposerait aussi de 33,3% des droits de vote d'Adevinta et de places dans son conseil d'administration, lui donnant ainsi une influence sur les décisions du groupe, note le gendarme britannique de la concurrence (CMA) après une enquête préliminaire.

Moins de choix pour le consommateur

"La CMA craint que la fusion n'entraîne une perte de concurrence entre Shpock, Gumtree et la place de marché d'eBay, seul Facebook Marketplace restant un concurrent significatif", souligne-t-elle dans un communiqué.

"Cela pourrait réduire le choix des consommateurs, accroître les frais ou diminuer l'innovation dans l'offre de plateformes permettant aux gens d'acheter et de vendre des biens en ligne", précise-t-elle.

La CMA a donné aux deux parties jusqu'au 23 février pour proposer des remèdes susceptibles d'apaiser ses craintes en matière de concurrence.

Adevinta et eBay ne sont pas d'accord avec le raisonnement de la CMA mais travailleront "de manière constructive" avec elle pour trouver une "solution appropriée", a de son côté indiqué le groupe norvégien.

Dans un communiqué, Adevinta s'engage à proposer des solutions juridiquement contraignantes avant la date-limite du 23 février. La CMA disposera alors de cinq jours ouvrés pour envisager de les accepter ou bien, à défaut, d'initier une enquête approfondie.

OC avec AFP