La France bien "décidée à mettre en oeuvre" une taxe GAFA malgré la pression des Etats-Unis

- - AFP
La France est "décidée à mettre en oeuvre une taxe sur les plus grandes entreprises du numérique", a affirmé vendredi Bruno Le Maire, ministre français des Finances, malgré les appels américains pour qu'elle y renonce.
"Nous sommes décidés à mettre en oeuvre une taxe sur les plus grandes entreprises du numérique pour apporter plus de justice et plus d'efficacité au système fiscal international", a dit Bruno Le Maire, réagissant aux déclarations jeudi du chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo.
Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a appelé jeudi la France à renoncer à sa taxe sur les géants d'internet, lors d'une réunion avec son homologue français Jean-Yves Le Drian à Washington.
Selon un communiqué du département d'Etat américain, Mike Pompeo "a exhorté la France à ne pas adopter une taxe sur les services numériques qui aurait un impact négatif sur les géants américains de la technologie et sur les citoyens français qui utilisent leurs services".
Le gouvernement français a préparé un projet de loi pour taxer les Gafa, c'est-à-dire les géants d'internet Google, Amazon, Facebook et Apple. Selon un communiqué du ministère français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian "a rappelé la position constante de la France concernant la taxation" des Gafa.
La France retirera sa taxe quand il y aura une fiscalité internationale
"L'impératif d'une fiscalité équitable impose de définir des dispositifs propres aux entreprises de ce secteur", a indiqué Paris. Jean-Yves Le Drian "a en outre invité les États-Unis à se joindre aux efforts conduits par (le ministre des Finances) Bruno Le Maire (...) pour la France, en vue d'accélérer les négociations engagées pour l'adoption d'une taxation internationale sur le numérique à l'OCDE, qui se substituera aux taxes nationales".
Le Trésor américain avait annoncé en mars que les Etats-Unis envisageaient de saisir l'Organisation mondiale du commerce des taxes que la France et d'autres pays européens envisagent de créer, jugées "discriminatoires" par Washington.
Bruno Le Maire avait répondu que la France était "un Etat libre et souverain qui décide de sa taxation", "librement et souverainement". "Dès qu'il y aura une taxation internationale, la France retirera sa taxe nationale", avait-il toutefois promis.