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L'architecte des réformes Macron fait des propositions choc pour atteindre le plein emploi

Emmanuel Macron veut arriver au plein emploi en 2025.

Emmanuel Macron veut arriver au plein emploi en 2025. - LOIC VENANCE / AFP

Fermer les formations sans débouchés, davantage financer les reconversions... L'ancien directeur de cabinet de Muriel Pénicaud aujourd'hui à la tête d'un cabinet de conseil fait des propositions pour atteindre le plein-emploi.

Fermer les formations "menant majoritairement au chômage", doter le CPF des jeunes qui arrêtent leurs études au bac, financer massivement les reconversions... L'architecte des réformes du travail du quinquennat Macron, Antoine Foucher, a présenté mercredi des propositions, parfois iconoclastes, pour arriver selon lui au plein emploi.

"Après les réformes du code du travail et de l'assurance chômage, c'est par un recentrage des formations sur les besoins en compétences des entreprises que notre pays pourra retrouver le plein emploi", a estimé mercredi devant des journalistes l'ancien directeur de cabinet de Muriel Pénicaud, maître-d'oeuvre de la réforme de la formation de 2018 qui a revu en profondeur l'apprentissage et le compte personnel formation (CPF).

A la tête d'un cabinet de conseil, constitué avec d'autres anciens de l'équipe Pénicaud, Antoine Foucher suggère d'investir dans les compétences 25 milliards d'euros en plus sur 5 ans (soit 0,2% du PIB) et met sur la table des propositions qui n'engagent que lui, et pas le futur candidat Macron, assure-t-il.

Afin de "dire la vérité aux jeunes et aux familles", il veut ainsi publier sur Affelnet et Parcoursup les taux d'insertion dans l'emploi de tous les lycées professionnels et CFA. Les sections qui présenteraient deux années de suite un taux d'insertion dans l'emploi inférieur à 50% seraient fermées ou cesseraient d'être financées. Même règle pour les formations des demandeurs d'emploi.

Arrêter les études plus tôt

Autre proposition qui ne manquerait pas d'être controversée, Antoine Foucher suggère de "créer un mécanisme incitant à arrêter les études plus tôt pour les reprendre plus tard", fort du constat que "plus de 60% d'une génération se lance dans des études supérieures alors que le marché du travail est constitué à plus de 50% par des emplois de niveau ouvrier et employé".

Ce décalage "se résorbe par le déclassement et le chômage: une partie des jeunes diplômés accepte des emplois sous-qualifiés (20% des emplois d'ouvriers et d'employés sont tenus par des bacheliers et des diplômés du supérieur) et une autre partie rejette les emplois peu qualifiés qui restent non pourvus", estime-t-il.

Aussi suggère-t-il de doter de 8.000 euros supplémentaires le CPF des jeunes qui arrêtent leurs études au bac pour financer ultérieurement une reconversion. Davantage de jeunes entreraient plus tôt sur le marché du travail, "sans avoir le sentiment d'être enfermés toute leur vie dans des métiers peu attractifs", selon lui.

Enfin il propose d'aider les personnes faisant une reconversion vers les métiers de la transition écologique ou stratégiques, qui verraient leur CPF abondé ou bénéficieraient de l'assurance chômage.

F.B avec AFP