L'activité française est presque revenue à son niveau d'avant-crise en juillet, selon la Banque de France

L'activité en France est presque revenue à son niveau d'avant-crise en juillet, avec une perte de produit intérieur brut (PIB) comprise entre 1 et 1,5%, a estimé ce lundi la Banque de France.
L'amélioration par rapport à juin, lorsque la perte était encore de 2%, vient d'un fort redressement de l'hôtellerie-restauration, précise la banque centrale dans sa note de conjoncture mensuelle réalisée auprès de 8500 entreprises.
Fin juillet, l'Insee avait de son côté estimé que le PIB français était de 3,3% inférieur au deuxième trimestre par rapport au niveau atteint au 4ème trimestre 2019, le dernier avant la pandémie de Covid-19.
Dans la restauration, l'activité "se situe désormais à 79% du niveau jugé normal, contre 69%" en juin. Dans l'hébergement, elle atteint 72% de ce niveau, contre seulement 54% en juin, selon les résultats de l'enquête réalisée par la Banque de France entre le 22 juillet et le 4 août.
Par ailleurs, "l'activité serait globalement stable dans de nombreux secteurs de l'industrie, du bâtiment et des services marchands".
Difficultés d'approvisionnement et de recrutement
Mais la part des entreprises indiquant des difficultés d'approvisionnement continue à progresser dans l'industrie, passant à 47% en juin à 49% en juillet, et reste stable à 60% dans le bâtiment. Ces difficultés concernent particulièrement l'automobile, avec 83% des entreprises frappées, les machines et équipements à 71% et les équipements électriques à 66%.
La part des entreprises signalant des difficultés de recrutement augmente elle de 44% à 48% sur la même période. Elle est plus élevée dans les services (53%) et le bâtiment (54%) que dans l'industrie (31%). Dans la restauration, 44% des entreprises signalent des difficultés de recrutement et 43% dans l'hébergement.
Dans l'industrie, l'utilisation des capacités de production baisse pour le deuxième mois consécutif mais, à 78%, reste proche de son niveau d'avant-crise. Cette utilisation baisse également dans l'automobile ainsi que dans le secteur aéronautique et autres transports, où les niveaux restent plus bas, à respectivement 69% et 72%.
En revanche, d'autres secteurs industriels comme l'agro-alimentaire et la chimie sont "revenus autour de leur niveau d'avant-crise", détaille la Banque de France.
Un retour à la normale d'ici la fin de l'année?
Et l'entrée en vigueur du pass sanitaire ne semble pas peser sur les anticipations de la Banque de la France. En dépit des nouvelles mesures sanitaires instaurées depuis fin juillet, "pour le mois d'août, les chefs d'entreprise anticipent globalement une stabilité de l'activité". Si certains secteurs pourraient voir leur situation se dégrader "en lien avec l'augmentation des contaminations par la Covid", d'autres pourraient connaître une "légère amélioration", anticipe la banque centrale.
De quoi acter un retour au niveau économique d'avant-crise d'ici la fin de l'année? "C'est tout à fait possible", a déclaré à l'AFP le directeur général adjoint des études de la Banque de France, Bruno Cabrillac, ajoutant "la réponse définitive sera donnée par nos prévisions du mois de septembre".
"On peut y arriver avant la fin de l'année", notamment "grâce à la très forte dynamique de l'emploi constatée depuis le début" de 2020, estime même Philippe Waechter, directeur de la recherche économique chez Ostrum Asset Management joint par l'AFP.
Selon ce dernier, les créations d'emploi se traduiront par "un fort rebond des revenus des ménages" et il est "probable qu'au dernier trimestre 2021 le PIB français soit au moins celui de la fin 2019".