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Suisse: les avoirs russes gelés évalués à 6,7 milliards de francs suisses

La Suisse a rompu avec sa traditionnelle réserve en s'alignant sur les sanctions de l'Union européenne contre la Russie

La Suisse a rompu avec sa traditionnelle réserve en s'alignant sur les sanctions de l'Union européenne contre la Russie - Fabrice Coffrini - AFP

Après plusieurs estimations, la valeur des avoirs russes bloqués par la Suisse atteindrait 6,7 milliards de francs suisses, soit un montant équivalent en euros.

Les avoirs russes gelés en Suisse se montaient à 6,7 milliards de francs suisses (un montant équivalent en euros), signale vendredi le ministère suisse de l'Économie dans un tweet, précisant que s'y ajoutent quinze biens immobiliers qui ont été bloqués.

Fin mars, l'ambassadeur Erwin Bollinger, un haut responsable du secrétariat d'État à l'Économie (Seco), avait donné une première estimation des fonds bloqués depuis l'invasion de l'Ukraine, les évaluant alors à 5,75 milliards de francs, avant de la relever deux semaines plus tard à 7,5 milliards de francs.

Entre-temps, le montant des actifs gelés par les autorités suisses avaient été revu à la baisse à l'issue de clarifications sur les actifs concernés, avait expliqué le ministère de l'Économie. Mi-mai, ce chiffre avait été revu à 6,3 milliards de francs suisses. En date du 7 juillet, la valeur des avoirs bloqués est remontée à 6,7 milliards de francs, précise le ministère dans un point sur les sanctions sur son site.

Des sanctions critiquées

Connue pour sa neutralité, la Suisse avait rompu avec sa traditionnelle réserve dans les jours suivant le début de la guerre en Ukraine en s'alignant sur les sanctions de l'Union européenne contre la Russie.

Elle a notamment imposé aux banques suisses de rechercher les personnes, entreprises ou entités visées par les sanctions parmi leurs clients et de les signaler au ministère de l'Économie. Parmi les sanctions reprises, la Suisse a également interdit les exportations de produits de luxe et de biens contribuant à renforcer les capacités industrielles de la Russie.

L'application des sanctions par la Suisse a néanmoins fait l'objet de critiques. Le parti socialiste suisse, la deuxième formation politique au Parlement, avait notamment déposé une plainte administrative en avril pour protester contre l'application trop "passive", selon lui, de ces sanctions. Le groupe politique avait ensuite appelé à utiliser les avoirs gelés pour participer à la reconstruction de l'Ukraine.

Les voix les plus critiques se sont focalisées sur une estimation de l'association suisse des banquiers (ASB) concernant les avoirs russes gérés en Suisse, jugeant les montants bloqués insuffisants. Mi-mars, l'ASB, la fédération qui représente quelque 300 établissements bancaires dans le pays, avait évalué les avoirs russes gérés en Suisse aux environs de 150 à 200 milliards de francs.

PS avec AFP