"Si c'était une condition extrême, oui": l'Argentine est prête à quitter le Mercosur pour signer un accord avec les États-Unis

Le président argentin Javier Milei s'est dit mercredi prêt à sortir du Mercosur, un bloc commercial rassemblant plusieurs pays sud-américains, si cela s'avérait nécessaire pour conclure un accord de libre-échange avec les États-Unis de Donald Trump. "Si c'était une condition extrême, oui", a dit le chef d'État, répondant à la question "quitteriez-vous le Mercosur pour faire un accord de libre-échange avec les États-Unis?", lors d'un événement organisé par l'agence Bloomberg en marge du Forum économique de Davos en Suisse.
Le dirigeant ultralibéral argentin a annoncé en décembre qu'il chercherait à promouvoir en 2025 un traité de libre-échange avec les États-Unis, dirigés désormais par l'un de ses alliés, Donald Trump.
"Nous travaillons très dur"
"Nous travaillons très dur" dans cette direction, a-t-il déclaré mercredi, deux jours après avoir assisté à la cérémonie d'investiture du 47ème président américain, qui doit intervenir jeudi en visioconférence à Davos. Javier Milei n'a pas précisé s'il négocierait cet accord seul ou avec ses partenaires du Mercosur, qui n'autorise théoriquement aucune négociation bilatérale sans l'accord des autres membres. Des discussions en 2022 entre l'Uruguay et la Chine avaient ainsi suscité l'opposition des autres membres.
"Toutefois, disons qu'il existe des mécanismes permettant d'y parvenir au sein du Mercosur", a estimé Javier Milei mercredi.
"Nous disons donc qu'il est possible d'y parvenir sans devoir abandonner ce que nous avons sur le Mercosur", a précisé Javier Milei, ajoutant qu'il travaille avec les pays de l'alliance sud-américaine afin que cette organisation "ne soit pas un obstacle à la progression vers le libre-échange".
Accord avec l'UE en suspens
Créé en 1991, le Mercosur, abréviation du "marché commun du sud", rassemble cinq pays: Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay et depuis 2023 la Bolivie -le Venezuela est lui suspendu depuis 2016.
En décembre, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé la conclusion des négociations en vue de l'accord entre l'UE et le Mercosur, qui doit encore être ratifié. Mais plusieurs pays ne sont pas satisfaits de l'accord, à commencer par la France qui tente de rallier d'autres pays européens pour bloquer l'accord.