Argentine: Milei reprend encore le budget de 2023 pour 2025

Pour la deuxième année consécutive, le président argentin a décrété une reconduction de la loi de finances votée en novembre 2022.

Bis repetita. Le président argentin Javier Milei a décrété lundi que le budget pour l'année 2025 serait une copie de celui de 2023, également utilisé en 2024, dans une période d'austérité budgétaire et de négociations avec le Fonds monétaire international.

"Il convient de proroger les ressources, recettes financières et crédits en vigueur à la fin de l'exercice 2024", précise le décret publié au bulletin officiel.

Mesure sans précédent

Cette mesure sans précédent intervient dans un contexte où l'inflation cumulée entre novembre 2022, date de l'adoption de la dernière loi de finances en Argentine, et novembre 2024, a atteint 628%, selon un calcul s'appuyant sur des données officielles. En septembre, Milei avait présenté au Congrès un projet de loi de finances qui prévoyait une inflation de seulement 18,5% et une croissance du PIB de 5% en 2025.

Mais le texte n'a pas obtenu l'accord du Congrès, car les amendements proposés par l'opposition, comme l'augmentation des provisions pour les retraités et les universités, n'ont pas été acceptés par le parti au pouvoir, parce qu'ils compromettaient selon lui son objectif de parvenir à un excédent budgétaire.

L'Association argentine du budget et de l'administration des finances publiques (ASAP) a souligné lundi que c'est la première fois que deux reconduites à l'identique successives du budget de l'Etat sont décidées. Les législateurs de l'opposition ont également rejeté cette prolongation et ont suggéré que l'exécutif n'avait jamais eu l'intention d'approuver la loi de finances pour 2025.

Negociations avec le FMI

"Milei a fait échouer les séances et bloquer les accords pour que le budget ne soit pas approuvé et qu'il puisse dépenser comme il voulait, comme un petit monarque", a écrit la députée d'opposition Margarita Stolbizer sur X.

La reconduction du budget de 2024 intervient en période de négociation avec le Fonds monétaire international (FMI) pour parvenir à un nouvel accord, après l'optimisme généré au sein du parti au pouvoir par la victoire électorale aux Etats-Unis de Donald Trump, qui apparaissait proche du président argentin.

Cependant, la semaine dernière, Trump a nommé à la tête du Département d'État pour l'Amérique latine l'ancien chef de la Banque interaméricaine de développement (BID), Mauricio Claver-Carone, qui s'est montré critique à l'égard de la gestion de Milei.

T.L avec AFP