"Quitter le chaos", "guerre idéologique"... Ces Américains qui fuient les Etats-Unis de Trump (surtout pour l'Irlande et l'Angleterre)

Lassés de la politique de Trump, ils ont pris une décision radicale. De plus en plus d'Américains envisagent ou sont en train de quitter le pays, selon des informations de CNN. Interrogée par la chaîne, Jessica Cellura, une enseignante qui réside en Caroline du Nord témoigne:
"Nous allons quitter le chaos. Il me semble que l'Amérique telle que nous la connaissions en grandissant s'éloigne très rapidement."
Selon le média d'information en continu, l'orientation polique n'est pas la seule à entrer en ligne de compte, puisque même des électeurs non affiliés à un parti envisagent de partir.
"Nous avons l'impression que le gouvernement que nous avons ne se base pas sur la réalité, mais sur la propagande", complète l'époux de Jessica Cellura.
Des souhaits de départ confirmés également par des avocats fiscalistes et des spécialistes de l'immigration. Ils enregistrent une hausse des demandes d'aide depuis l'accession au pouvoir de Donald Trump. Parmi les catégories représentées, les personnes aisées, et les membres de la communauté LGBTQ+ qui craignent de voir leurs droits menacés. En tout état de cause, ce sont plutôt des citoyens qui en ont les moyens financiers qui envisagent de quitter le pays.
Des demandes de passeport en hausse
Et pour étayer ces souhait de départ, les chiffres d'acquisition de la double nationalité sont en hausse. Des premières données chiffrées confirmées par les administrations des pays tiers, comme le Royaume-Uni, le Canada ou l'Irlande vont dans ce sens. 1.900 postulants au départ auraient déposé un dossier de passeport britannique au premier trimestre 2025, un record depuis 2004. En Irlande, les chiffres sont plus de deux fois supérieurs et atteignent les 4.700 demandes, au plus haut depuis plus de 10 ans.
"Les personnes qui me contactent sont généralement celles qui se sentent ciblées", explique David Lesperance, qui dirige Lesperance & Associates, un cabinet canadien de conseil en fiscalité et immigration faisant notamment référence aux familles qui ont des enfants transgenres.
De deux demandes par semaine en moyenne en 2024, ce spécialistes de l'émigration en reçoit désormais cinq par jour de la part d'Américains souhaitant quitter le territoire.
Selon une analyste des dossiers d'immigration, employée dans une firme britannique les réactions à la politique de Trump peuvent constituer un motif d'exil, mais rarement le seul. En plus de situations personnelles diverses, d'autres témoins interrogés font plutôt état de fractures profondes dans le pays entre opposant et partisans de Trump.
C'est ce que confie par exemple Erik Lindsay, scénariste et romancier, qui a quitté la Californie pour l'Italie en 2020 lors du précédent mandat de Donald Trump en pleine "guerre civile idéologique", selon lui. Et il ne regrette pas sa décision.
"Avoir la moindre nuance dans une conversation politique avec un Américain est impossible, assure-t-il. Alors que c'est possible ici."