Pourquoi, avec Omicron, les annulations de vols vers la Chine se multiplient

Les chiffres parlent d'eux-mêmes : il n'y aura aucune liaison aérienne entre la France et la Chine la semaine prochaine. Et pour les trois premiers mois de l'année, une cinquantaine de vols programmés vers la Chine au départ de Paris n'ont pas circulé ou ne circuleront pas.
La faute à la stratégie chinoise dite de "circuit breaker" : couper les arrivées venant de destinations où le virus circule. Alors que la plupart des pays occidentaux rouvrent leurs frontières en essayant de "vivre avec" le virus du fait de la moindre gravité d'Omicron, l'Empire du milieu continue en effet de maintenir des sanctions drastiques pour maintenir son sacro-saint zéro covid.
Des mesures agressives depuis juin 2020
Cette stratégie se traduit par des mesures affectant sévèrement le trafic aérien. Toutes les compagnies, qu'elles soient étrangères ou chinoises sont concernées. Les passagers sont tous testés à leur sortie de l'appareil, et dès lors qu'un cas positif est détecté, Pékin offre deux options à la compagnie: deux semaines de suspension de la liaison ou quatre semaine à jauge restreinte (40 ou 50% de la capacité maximale de l'avion).
Or ces restrictions interviennent alors que les liaisons aériennes vers la Chine sont nettement moins nombreuses qu'avant la pandémie. Pour la France, Pékin les limite à six vols par semaine (trois pour Air France, le reste pour les compagnies chinoises). On est très loin des 100 vols hebdomadaires permis auparavant. Et Air France est actuellement concerné par la sanction du fait de sept cas positifs découverts à l'atterrissage d'un vol CDG-Shanghaï le 28 janvier.
La très protégée "bulle" des JO d'hiver
Les conditions se sont aggravées avec le Nouvel An chinois, et surtout le coup d'envoi des Jeux Olympiques d'hiver à Pékin : les autorités, soucieuses d'éviter des contaminations massives durant l'évènement, ont également imposé des conditions drastiques aux athlètes, tenus de s'isoler dans une bulle sanitaire très stricte. Et avec la contagiosité d'Omicron, Pékin ne veut prendre aucun risque concernant les visiteurs étrangers.
La France n'est pas la seule à en pâtir: les lignes venant du Royaume-Uni ou de l'Allemagne sont également coupées. Les Etats-Unis, également visées sur leurs vols commerciaux, ont annoncé des mesures de rétorsion en suspendant 44 vols de compagnies chinoises vers les Etats-Unis. Ces interdictions répondent aux 44 vols vers la Chine de compagnies américaines déjà suspendus par Pékin, depuis le début de l'année.