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Après une chute de 7% lundi, les prix du pétrole décrochent de 5% avec l'annonce d'un cessez-le-feu entre l'Iran et Israël

Le pire semble avoir été évité pour le marché pétrolier.

Le pire semble avoir été évité pour le marché pétrolier. - Atta Kenare / AFP

Les marchés anticipent la fin des hostilités alors que Donald Trump assure qu'un cessez-le-feu a été conclu.

Les prix de l'or noir ont continué de baisser, dans la nuit de lundi à mardi 24 juin, après avoir déjà dévissé de plus de 7% lundi, les opérateurs se montrant finalement soulagés après l'attaque par l'Iran d'une base des Etats-Unis au Qatar et l'annonce d'un cessez-le-feu par Donald Trump.

Les prix du pétrole chutaient de plus de 5% en fin d'échanges asiatiques, après l'acceptation par Israël de la proposition de "cessez-le feu bilatéral" avec l'Iran précédemment annoncée par le président américain Donald Trump.

Vers 6H35 GMT (8h35 heure française), le prix du baril de Brent de la mer du Nord dégringolait de 5,02% à 67,89 dollars, et celui du baril de WTI américain dévissait de 5,21% à 64,94 dollars.

Dans ce contexte, la dégringolade des cours du pétrole rassuraient les investisseurs, apaisant quelque peu leurs inquiétudes persistantes sur la conjoncture économique.

A la Bourse de Tokyo, l'indice vedette Nikkei grimpait de 1,10% à 38.766 points et l'indice élargi Topix de 0,76% à 2.782 points. La Bourse de Séoul bondissait de 2,46%, Sydney de 1,12%, Taipei s'adjugeait 1,92%. L'indice hongkongais Hang Seng progressait de 1,64%.

Les inquiétudes sur une escalade du conflit au Moyen-Orient s'étant atténuées depuis lundi, les traditionnelles valeurs refuges perdaient de leur éclat. A 4 heures 30 , l'or reculait de 0,66% à 3.346 dollars l'once.

"Cessez-le-feu"

Le président américain Donald Trump a annoncé tard lundi 23 juin que l'Iran et Israël avaient accepté un cessez-le-feu pour mettre fin à ce qu'on pourrait désormais appeler la "guerre des 12 jours".

"C'est la fin de la guerre. C'est une grande victoire pour Israël et pour le monde", a déclaré Trump au média américain Axios lundi soir.

"Il a été pleinement convenu par et entre Israël et l'Iran qu'il y aurait un cessez-le-feu complet et total", a écrit Donald Trump sur son réseau Truth Social.

Un cessez-le-feu qui, selon son message, doit entrer en vigueur mardi à 6h00 du matin, heure de Paris, et se dérouler sur 24 heures en deux temps, l'Iran arrêtant initialement toutes ses opérations avant qu'Israël ne fasse de même 12 heures plus tard.

Selon l'AFP, Téhéran a précisé qu'il n'existait "pas d'accord" à ce stade, mais qu'il n'avait "pas l'intention" de poursuivre ses frappes si Israël "arrêtait" ses offensives.

De son côté, Israël n'a pas pour l'heure confirmé officiellement cette annonce, qui survient après des vagues successives de frappes réciproques.

Quelques heures après le message du président américain, une série d'explosions a secoué Téhéran, les plus violentes depuis le début de la guerre contre Israël le 13 juin, indique l'AFP.

Représailles modérées de l'Iran

Le marché avait initialement anticipé des représailles plus lourdes, s'alarmant de possibles perturbations du trafic maritime dans le détroit d'Ormuz, au large de l'Iran, par où passent 20% de la production pétrolière mondiale.

"Téhéran a joué la carte de la prudence. Leurs représailles sont assez bruyantes pour faire la Une des journaux, mais suffisamment discrètes pour ne pas ébranler les fondements du marché pétrolier: les voies de circulation des tankers sont restées ouvertes, aucune menace pour Ormuz", a commenté Stephen Innes, de SPI Asset Management.

"Une fois cela devenu clair, la prime de guerre (qui avait récemment fait flamber les prix du pétrole) s'est évanouie, tandis que les marchés boursiers flairent la fin de l'alerte et appuient sur l'accélérateur", poursuit-il.

Par ailleurs, la demande mondiale reste sous pression, limitée par les incertitudes économiques liées notamment à la guerre commerciale, et l'offre planétaire d'or noire demeure surabondante: stocks élevés, vastes capacités de réserve disponibles de l'OPEP+ et forte production de gaz de schiste américaine.

P.L. avec AFP