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Nouvelle vague de sanctions américaines visant l'effort de guerre russe

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Ces sanctions prises par le département du Trésor et le département d'Etat concernent plus de 300 entités dont la Bourse de Moscou et plusieurs filiales dans l'objectif de rendre plus difficiles les transactions de plusieurs milliards de dollars.

Les Etats-Unis ont dévoilé mercredi une nouvelle salve de sanctions visant à asphyxier l'effort de guerre russe en Ukraine, mettant aussi la pression sur les institutions financières traitant avec l'économie russe, juste avant le sommet du G7. "Les mesures annoncées aujourd'hui visent les voies d'approvisionnement restantes par lesquelles (la Russie) se procure des matériaux et des équipements à l'international, y compris sa dépendance à l'égard de fournitures essentielles provenant de pays tiers", a déclaré la secrétaire au Trésor, Janet Yellen, à propos de ces mesures, qui comprennent des sanctions touchant plus de 300 entités, dont la Bourse de Moscou.

"Nous augmentons le risque pour les institutions financières qui traitent avec l'économie de guerre russe, nous éliminons les possibilités d'évasion et nous diminuons la capacité de la Russie à bénéficier de l'accès aux technologies, aux équipements, aux logiciels et aux services informatiques étrangers", a-t-elle ajouté, citée dans un communiqué.

Moscou a promis de répondre à ces mesures "agressives". "La Russie, comme toujours dans de tels cas, ne laissera pas les actions agressives des États-Unis sans réponse", a affirmé la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, citée par l'agence de presse d'Etat TASS.

Elargissement du complexe "militaro-industriel" russe

Ces sanctions prises par le département du Trésor et le département d'Etat concernent des entités situées en Russie et dans des pays comme la Chine, la Turquie et les Emirats arabes unis. Parmi elles figurent la Bourse de Moscou et plusieurs filiales, dans l'objectif de rendre plus difficiles les transactions de plusieurs milliards de dollars, ainsi que des entités impliquées dans trois projets de gaz naturel liquéfié. Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a indiqué que les Etats-Unis "restent préoccupés par l'ampleur et la portée des exportations" de la Chine vers la Russie, qui alimentent l'industrie militaire de Moscou.

En parallèle, le département du Trésor élargit sa définition du complexe "militaro-industriel" russe. Actuellement, les banques étrangères peuvent être sanctionnées pour leur soutien à l'industrie de la défense russe. Là, le département du Trésor étend la portée de ce régime de sanctions dites secondaires à toutes les personnes et entités russes qui ont déjà été frappées par les sanctions américaines. Cela signifie que les institutions financières étrangères pourraient être sanctionnées si elles effectuent des transactions impliquant toute personne sanctionnée ou des banques russes visées comme VTB ou Sberbank, la liste des cibles passant ainsi de plus de 1.000 à environ 4.500.

Cette nouvelle salve de sanctions concerne des réseaux transnationaux et touche plus de 90 personnes et entités à l'international, a précisé le Trésor. Les Etats-Unis estiment que les biens et services provenant de ces réseaux étrangers aident la Russie à soutenir son effort de guerre en Ukraine et échappent aux sanctions. Les efforts visant à restreindre la capacité de la Russie à soutenir la guerre en Ukraine ont eu un "impact significatif", selon un haut responsable américain sous couvert d'anonymat.

"Les exportations mondiales vers la Russie ont chuté de près de 90 milliards de dollars, et les exportations américaines vers la Russie ont pratiquement cessé pour tout sauf pour certains articles médicaux comme les vaccins", a-t-il affirmé.

De nouvelles sanctions annoncées lors du G7 en Italie

Ces annonces interviennent à la veille d'un sommet du G7 en Italie, au cours duquel le président américain Joe Biden entend montrer au président russe Vladimir Poutine que "le temps ne joue pas en sa faveur", selon un porte-parole de la Maison Blanche. Le sommet sera l'occasion d'annoncer "de nouvelles sanctions et des mesures de limitation des exportations", qui viseront des "entités et réseaux aidant la Russie à se procurer ce dont elle a besoin pour sa guerre" contre l'Ukraine, d'après la même source.

Les membres du G7 vont aussi évoquer "le soutien de la Chine au complexe militaro-industriel russe" ainsi que les politiques commerciales déloyales de Pékin, et des mesures visant à "libérer la valeur des actifs souverains russes gelés", un sujet qui n'a pas toujours fait consensus parmi eux. Les Etats-Unis veulent accorder à l'Ukraine jusqu'à 50 milliards de dollars de prêts garantis par les intérêts des 300 milliards d'euros d'actifs de la banque centrale russe gelés par l'Union européenne et les pays du G7.

TT avec AFP