BFM Business
International

"Nous sommes sur le point de tomber en récession": le ministre de l'Economie de Poutine reconnait pour la première fois que la Russie a un problème

placeholder video
Le ministre russe de l'Économie Maxime Rechetnikov, qui s'exprimait lors du Forum économique international de Saint-Pétersbourg, a déclaré que le pays était "au bord" de la récession.

La Russie s'approche de la récession. L'économie russe est "sur le point de tomber en récession", a déclaré jeudi son ministre de l'Économie, Maxime Rechetnikov, lors du Forum économique international de Saint-Pétersbourg.

La Russie a réduit ses taux d'intérêt ce mois-ci pour la première fois depuis 2022, les ramenant de 21% à 20%, et les entreprises se plaignent depuis des mois que les coûts d'emprunt élevés étouffent les investissements et que la croissance économique commence à ralentir.

"D'après les chiffres, il y a un refroidissement, mais tous nos chiffres sont dans le rétroviseur", a déclaré le ministre russe.

"D'après les sentiments actuels des entreprises et les indicateurs de conjoncture, nous sommes déjà, me semble-t-il, sur le point d'entrer en récession, au bord", a avancé Maxime Rechetnikov.
Le monde qui bouge - L'Interview : L'économie russe sous perfusion - 10/06
Le monde qui bouge - L'Interview : L'économie russe sous perfusion - 10/06
7:38

Lors de la même session du Forum de Saint-Pétersbourg, la gouverneure de la Banque centrale, Elvira Nabioullina, a déclaré que le ralentissement de la croissance du PIB était "un moyen de sortir de la surchauffe". Cité par l'agence de presse RIA, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a estimé jeudi que la récente baisse d'un point de pourcentage des taux d'intérêt n'était pas suffisante et que le taux actuel ralentissait l'économie, mais que ce ralentissement était "conscient".

"Risque de refroidissement excessif"

Alexandre Vedyakhine, premier directeur général adjoint de Sberbank, la plus grande banque russe, a récemment déclaré dans une interview accordée à l'agence Reuters que la politique monétaire restrictive créait des risques de surchauffe et a estimé que les taux d'intérêt acceptables pour stimuler les prêts à l'investissement devraient se situer dans une fourchette de 12% à 14 %. "Il y a un risque de refroidissement excessif de l'économie, que nous ne soyons pas en mesure de sortir de ce creux et que la croissance future soit modérée", a estimé Alexandre Vedyakhine.

La Russie "dépend plus que jamais de l'effort de guerre et des revenus tirés des énergies fossiles", avait récemment souligné Adina Revol, ancienne porte-parole de la Commission européenne, sur BFM Business, pour qui "l'économie russe est déclinante". "Une économie transformée en économie de guerre ne produit pas de vraies richesses. Les indicateurs sont dans le rouge", avait estimé Adina Revol, également enseignante à Sciences Po.

J. Br. avec Reuters